samedi 21 avril 2007

Message de Ségolène Royal

Ségolène Royal appelle "toute la gauche" à se rassembler

POITIERS, Vienne (Reuters) - A deux jours du premier tour de la présidentielle, Ségolène Royal a appelé les électeurs de gauche à se rassembler autour de sa candidature dès dimanche pour permettre aux Français d'avoir "un vrai choix" le 6 mai au second tour .

La candidate présidentielle du PS, du MRC et du PRG a tenu son dernier meeting de la campagne du premier tour à Poitiers, en Poitou-Charentes, la région dont elle est présidente.

"C'est un moment grave", a-t-elle déclaré devant plusieurs milliers de personnes - plus de 4.000 selon les organisateurs - réunies sous le soleil avant un pique-nique sur les pelouses du parc de Blossac.

"Il reste 24 heures pendant lesquelles les Français vont encore réfléchir. Ils savent qu'ils vont écrire une page très importante de l'Histoire de France", a assuré Ségolène Royal.

"J'appelle toute la gauche à se rassembler, tous les citoyens et les citoyennes de gauche, parce que c'est si la gauche se rassemble massivement dès le premier tour qu'elle permettra à tous les citoyens d'avoir un vrai choix au second tour", a-t-elle déclaré.

Devancée dans les sondages par Nicolas Sarkozy et à quelques points devant François Bayrou, elle a dit savoir "qu'un certain nombre d'électeurs n'aiment pas beaucoup le mot de 'vote utile' parce que cela voudrait dire qu'il y a un vote inutile".

"Ce n'est pas ma façon de voir les choses. Ce que je demande c'est un vote utile pour la France, un vote essentiel, un vote conscient" pour avoir "la possibilité d'avoir un grand débat entre les deux tours".

Elle s'est présentée une nouvelle fois comme la "candidate qui pense que l'on peut réformer la France sans la brutaliser, que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs financières, qu'il est temps que la loi du plus juste remplace la loi du plus fort".

"Chacun, chacune doit prendre part à l'écriture de cette page d'Histoire", a ajouté Ségolène Royal, assurant : "Mon projet, ce n'est pas moi, mon projet c'est vous".

"Je compte sur vous", a-t-elle conclu.

vendredi 20 avril 2007

Ségolène Royal en meeting à Toulouse.

Lançant ce qu'elle appelle "l'appel de Toulouse", Ségolène Royal s'adresse à "ceux qui réfléchissent encore" pour leur demander: "voulez-vous que les valeurs humaines l'emportent toujours sur les valeurs boursières et financières ? Pensez-vous, oui ou non, qu'il est possible de réformer la France sans la brutaliser ? Pensez-vous qu'il est possible de réconcilier les solidarités fondamentales, les libertés individuelles et l'efficacité économique ? Pensez-vous qu'il est possible de remplacer la loi du plus fort par la loi du plus juste ? Pensez-vous qu'un ordre juste peut enfin remplacer tous les ordres injustes ?".

"Si vous vous rassemblez sur ces valeurs, venez voter, soyez très nombreux dès dimanche prochain pour dire quelles valeurs et quel visage vous voulez donner à la France".

Elle veut une France qui soit un "pays apaisé, ayant confiance en elle, où tous les Français se reconnaissent et s'aiment en elle".

En présence du chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero, Ségolène Royal a lu quelques vers d'un poème de l'antifasciste espagnol Federico Garcia Lorca: "un jour viendra, un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront, un jour comme un oiseau sur la plus haute branche".

"C'est à ce jour que je vous appelle car la victoire, comme disait François Mitterrand, vous ne la rencontrerez que si vous la portez."

"Forçons cette chance de nos mains. Aidez-moi, portez-moi, c'est avec vous que je gagnerai".

Le projet du candidat de l'UMP "c'est de prendre le pouvoir. Le mien c'est de vous le rendre pour écrire avec vous l'histoire de France"

"Son projet, c'est lui. Mon projet, c'est vous!".

"Les conservateurs préfèrent toujours les pays repliés sur eux-mêmes car c'est alors plus facile d'engager les divisions. Oui le pays est en déclin mais le peuple ne l'est pas!".

"Moi je vois au contraire un peuple français en mouvement. Les Français sont repartis de l'avant! Il y a une force, un enthousiasme qui ne demandaient qu'à être réveillés".

"Un souffle se lève! Vent debout, cet appétit d'ordre juste, ce désir d'un changement profond s'appelle la France présidente".

José Luis Zapatero apporte son soutien à Ségolène Royal au meeting de Toulouse.

"Ségolène est le changement, l'avenir", déclare en espagnol José Luis Zapatero, le président du gouvernement socialiste espagnol,devant plus de 20 000 personnes appelant de ses voeux la victoire électorale de la candidate socialiste, avec laquelle il a déclaré partager de nombreux idéaux.

"Je soutiens Ségolène non seulement par sympathie personnelle, mais surtout en raison de l'admiration que j'ai pour elle. Je sais qu'elle peut présider les Français. Je la soutiens pour l'accompagner dans cette phase décisive de sa mission".

"Je le fais également au nom de mon groupe, des idées que nous partageons".

"Ségolène incarne l'impétuosite personnelle, la fraîcheur de caractère et l'optimisme. Elle représente une autre facon d'être, de gouverner, elle incarne les promesses de réussite de la social-démocratie".

"Pour toi et pour la France, le meilleur arrive, et cela commence dimanche, lorsque les Francais parleront. Je serai toujours à vos côtés".

"L'Espagne attend la France moderne, innovatrice, et l'Espagne se sent très proche de la France".

José Luis Zapatero rappelle que "l'Espagne doit beaucoup à Toulouse". "Nous les Espagnols, nous avons une dette vis-à-vis de Toulouse qui a accueilli les Républicains espagnols", en 1939, après la victoire du général Franco.

François Hollande à Toulouse.

Lors du dernier grand meeting de campagne de Ségolène Royal à Toulouse, François Hollande déclare que "le vote utile, le vote clair, c'est le vote de Ségolène Royal dès le 22 avril". "Le vote clair, c'est le vote pour la gauche ou pour la droite" et non pour un candidat qui ne se réclame ni de la droite ni de la gauche.

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, "Ségolène royal est la seule candidate du changement dans cette élection, elle porte l'espérance de la gauche rassemblée. La seule qui permette à la France d'être utile à l'Europe, au monde, c'est Ségolène Royal".

Le député-maire de Tulle souligne qu'il ne veut pas "faire peur", mais au contraire pousser les électeurs à un vote positif: voter Royal, c'est "faire un vote utile pour le changement: pour les 500.000 emplois-tremplin, pour la sécurité sociale professionnelle, le bouclier logement, l'augmentation du Smic, des bas salaires et des petites retraites, l'accès de tous à la santé".

"Pas de dispersion comme il y a cinq ans, pas d'abstention". Il ajoute qu’il "respecte toute la gauche" et veut "permettre à toute la gauche de gagner l'élection présidentielle".

Ségolène Royal invitée de France 2.

"La France ne veut pas de ce modèle qui dresse les Français les uns contre les autres", affirme Ségolène Royal, estimant qu'"il est temps que l'Etat échappe à l'emprise d'un seul parti, l'UMP".

"Plus mon score sera élevé au premier tour, plus il y aura une dynamique de victoire pour le second tour".

"Je veux dès le premier tour rassembler tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs boursières ou les valeurs financières, qui pensent que si la loi du plus juste remplace la loi du plus fort, alors la France sera plus solide".

Affirmant que son élection à la présidence de la République serait "une vraie mutation, une vraie révolution", Ségolène Royal juge qu'il "faut avoir de l'audace" pour voter pour elle, mais que "cette audace, les Français ne la regretteront pas".




Ségolène Royal :
Ségolène Royal : "Question ouverte", France 2, Arlette Chabot - kewego

Ségolène Royal en réunion avec les représentants syndicaux d’Airbus.

"Nous reverrons le contenu du pacte d'actionnaires, Etat et actionnaires privés, et il faudra un plan d'action pour les sous-traitants qui n'ont pas été associés" à la mise en place de Power8.

Elle souhaite "remettre les partenaires autour d'une table". "Les régions seront partie prenante de cette discussion" souligne-t-elle, ajoutant également qu'il faudrait "discuter entre pays européens".

Début mars, Ségolène Royal avait rencontré l'intersyndicale d'Airbus à Pau peu après l'annonce de Power8, qui prévoit notamment la suppression en Europe de 10.000 emplois en quatre ans (dont 4.300 emplois en France), pour moitié chez les sous-traitants, et la cession au moins partielle de six sites industriels (dont ceux, en France, de Méaulte dans la Somme et Saint-Nazaire).

Sur ce dernier point, Mme Royal estime que "leur vente n'a pas pour l'instant de raison d'être tant qu'il n'y a pas de transparence totale sur les stratégies industrielles et sur les partenariats entre les autres pays européens".

"Que Noël Forgeard soit parti avec huit millions d'euros, alors que le gouvernement français, M. Breton, donc M. Sarkozy étaient parfaitement au courant, montre que dans cette affaire il y a eu beaucoup trop d'opacité".

« Ségolène Royal va pouvoir réconcilier la France avec les banlieues. »

Ségolène Royal rencontre les représentants d'une centaine d'associations de quartiers venus lui apporter leur soutien.


"J'ai besoin de tous les jeunes et de tous les habitants des quartiers dans le pacte républicain que je veux construire avec eux. Je veux construire la France qui se relève avec vous car sans vous rien ne sera possible".

Refusant de tenir "un discours différent" pour certaines catégories de la population, elle estime que l'expression "les citoyens sont les meilleurs experts de ce qui les concerne" est "encore plus pertinente" dans les quartiers.

"Je veux m'appuyer sur ce mouvement associatif pour ne pas décevoir".

Elle dénonce la "formule toute faite" du "plan Marshall" pour les banlieues proposé par Nicolas Sarkozy. "C'est une façon de se moquer des gens, faire croire que les choses vont changer parce qu'on trouve un vocabulaire-chapeau. Ce n'est pas ma façon de faire".

"Je vois aussi que le candidat de l'UMP ne peut toujours pas se rendre dans les quartiers puisqu'il était accompagné de plus de 300 policiers lorsqu'il est allé à Meaux".

"Les quartiers ont été déstabilisés par le recul des interventions de l'Etat" et "rien n'a été réglé depuis les récentes émeutes" de l'automne 2005.

Elle promet de lutter contre les discriminations, de préserver les services publics et de développer la responsabilité individuelle et rappelle ses propositions contre le chômage des jeunes et son souhait de créer une "police de quartier".

"La République a besoin de vous. Les quartiers ne sont pas un problème mais une solution aux problèmes de la France parce qu'il y a des réserves d'énergie, d'intelligence, de volonté".

Au nom des 100 associations, Brahim Abbou représentant l'association "Montpellier contre la violence" assure que Ségolène Royal "va pouvoir réconcilier la France avec les banlieues, donc 15 millions de personnes", et espère pouvoir fédérer 200 associations avant le second tour. "C'est un partenariat pour cinq ans, voire pour dix ans".

Le seul "hommage humoristique" qu'il veut rendre à Nicolas Sarkozy est qu’il a réussi, par son action au ministère de l’Intérieur "à faire se politiser des associations".

jeudi 19 avril 2007

Il faut rassembler le plus large possible, mais dans la clarté.

François Hollande sur RTL.


Interrogé sur ce que ferait Ségolène Royal pour relancer la croissance si elle était élue, François Hollande répond : « Alors d’abord un plan de soutien à l’investissement, à l’innovation et à la recherche. La croissance c’est d’abord la capacité que nous pouvons avoir, collectivement à maîtriser les technologies et à faire les choix d’avenir. Donc il y aura par exemple, outre un plan sur la recherche publique, mais aussi, un plan pour que l’investissement des entreprises privées pour l’innovation puisse être soutenu fiscalement. Je m’explique ; il est normal que les entreprises paient un impôt sur les sociétés, élevé, lorsqu’elles distribuent des dividendes aux actionnaires. En revanche chaque fois qu’elles investiront, chaque fois qu’elles prépareront l’avenir à travers l’investissement pour l’innovation et la recherche, elles auront un taux d’impôt sur les sociétés plus faible. Et puis il y a un deuxième plan pour les ménages, parce que, si l’on veut qu’il y ait une croissance, il faut qu’il y ait une offre compétitive, je viens d’en parler, et puis il faut aussi qu’il y ait une demande soutenue – et c’est pourquoi la première mesure que prendra Ségolène Royal, c’est de faire en sorte que les partenaires sociaux puissent se retrouver pour une conférence sur les salaires, les revenus et la croissance pour engager une vaste négociation sur les meilleures façons d’être performant ensemble et d’être finalement mieux rémunéré pour son travail. »

Il réaffirme qu’une alliance avec l’UDF est impensable : « Nous sommes, nous pour le rassemblement de la gauche, nous l’avons été depuis toujours, Nous l’avons été avec François Mitterrand dans les années 70, lorsque déjà Michel Rocard nous disait qu’il fallait aller voir le centre – à l’époque le centre vous l’avez rappelé c’était Giscard d’Estaing. Nous avions dit, nous, il fallait le rassemblement avec un Parti socialiste fort, un Parti communiste qui à l’époque comptait et puis tous ceux qui voudraient bien travailler avec nous et c’est ce qui a permis la victoire de 1981. En 1988, François Mitterrand, réélu avec le thème de la France unie, a voulu, là aussi rassembler large, Michel Rocard souhaitait une nouvelle fois une alliance au centre, il y a eu quelques ralliements individuels, qui n’ont pas été d’ailleurs durables. Eh bien aujourd’hui encore il faut rassembler le plus large possible, mais dans la clarté. Mais la politique ce n’est pas du débauchage individuel, ce n’est pas des alliances de circonstance, ce n’est pas même des alliances contre nature. La politique c’est de proposer au lendemain du premier tour le rassemblement le plus large sur la base du pacte présidentiel de Ségolène Royal et nous verrons bien qui viendra ! Mais je pense qu’il y aura la gauche. »

« Ce que nous disent les centristes de François Bayrou, c’est de ne pas faire une alliance avec nous. C’est de faire en sorte que Ségolène Royal ne soit pas au second tour, que la gauche ne soit pas qualifiée pour le second tour. Et ensuite de demander à telle ou telle personnalité de gouverner avec la droite, il ne s’agit pas d’une alliance, il s’agit d’une combinaison, il s’agit d’un retournement même, de sens de ce qu’est la politique. Donc, nous, nous sommes dans la clarté, ceux qui voudront gouverner avec nous pourront le faire sur la base du pacte présidentiel de Ségolène Royal, ai-je besoin d’être plus précis ? Est-ce une marque de sectarisme que de le dire. C’est de la clarté politique, de la cohérence stratégique, tous ceux qui voudront travailler avec nous, au lendemain du second tour de l’élection présidentielle pour mettre en œuvre le pacte présidentiel de Ségolène Royal pourront le faire. »

Pourquoi nous voterons Ségolène.

Jean Daniel,cofondateur et directeur du Nouvel Observateur.


"Si Nicolas Sarkozy est élu (…) nous n’aurons aucune excuse. (…) J’appelle donc François Bayrou et Ségolène Royal, avant le premier tour, à s’engager dans la voie d’une alliance." Ségolène Royal a repoussé cette proposition en la déplorant. François Bayrou a fait la même chose mais en s’en félicitant. En tout cas, l’appel de Michel Rocard – relayé par Bernard Kouchner et Claude Allègre - n’a pas atteint son objectif déclaré. Ce sont donc les deux candidats, autant l’un que l’autre, auxquels il s’est adressé qui, selon son expression, n’auront pas d’"excuse" devant l’Histoire.

Incident de parcours ? Non. Les répercussions de cette affaire n’ont pas disparu pour autant. Elles se sont aggravées dans la mesure où la mise sur le même plan de Ségolène Royal et de François Bayrou risque de démotiver un certain nombre d’électeurs de gauche qui se laissent au surplus persuader qu’au second tour, seul François Bayrou pourrait vaincre Sarkozy. Ainsi la conjonction de l’appel et des refus auront achevé de brouiller les cartes. Au point de ne pas exclure qu’un Le Pen – oui, Le Pen - puisse en profiter.

Que l’initiative de cette affaire vienne de Michel Rocard évoque chez nous plus de souvenirs que de surprise. Nous l’avons souvent aidé à lancer un pavé dans la mare, notamment en 1978, après la défaite de la gauche aux élections législatives. Il avait alors fait à la télévision une déclaration incendiaire et nous en avions tout simplement fait notre Une, ce que François Mitterrand devait mettre longtemps à nous pardonner. Autrement dit, nous avions déjà pour cet homme, Michel Rocard, dont le discours parfois trop intellectuel nous en imposait, un respect complice et nous admirions qu’il n’exclue pas le scandale pour défendre ses vérités.

Reste qu’aujourd’hui, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, il nous faut répondre à deux questions. Si Rocard se doutait de la réaction des deux destinataires de son appel, pourquoi l’a-t-il lancé ? C’est un fait qu’il n’a jamais cessé de se rebeller contre sa famille et d’en être la victime. Il se trouve que lorsqu’il a hurlé ses certitudes, ce fut chaque fois après avoir été marginalisé par ses camarades socialistes. Or on ne peut pas dire aujourd’hui que Ségolène Royal ait accordé au plus brillant pourvoyeur d’idées de la gauche la considération à laquelle il peut prétendre. On ne peut pas dire non plus que le Parti socialiste se soit, dans un passé récent, soucié de le promouvoir. On l’a même récemment écarté de la candidature à la présidence du Parlement européen, faute aussi absurde et inexcusable que de n’avoir pas confié à Jacques Delors, en 2001, la présidence de la Commission constituante européenne, finalement attribuée à Valéry Giscard d’Estaing. En tout cas, aucun patriotisme de parti n’a conduit Rocard à imiter ceux qui, après avoir considéré les succès de la candidate comme une disgrâce, ont observé la dure discipline du ralliement. Lionel Jospin ne manque pas d’autorité lorsqu’il procède à ce rappel à l’ordre.

La seconde question, plus importante, consiste à savoir si, formulées de cette manière, les idées qui nous sont communes peuvent ou non avancer. Quelles idées ? En un mot, il s’agit d’arriver à réaliser en France une vraie social-démocratie dont chaque homme de gauche pourrait être fier. Rappelons quelques jalons de cette histoire. Au moment où François Mitterrand marchandait encore son estime pour les socialistes scandinaves sous le prétexte incroyable qu’ils demeuraient en grande partie dans la dépendance"du capitalisme et des puissances de l’argent", nous avons essayé, avec des hommes comme Mendès France, comme Jacques Delors, comme Michel Rocard, comme Edmond Maire et quelques autres de montrer que la social-démocratie était désormais la seule forme de socialisme adaptée au monde moderne et que toutes les nations européennes, sauf la France, en avaient tenu compte.

Il y a un nom de ville qui est souvent répété lorsque l’on rappelle ces débats, c’est celui de Bad-Godesberg, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. C’est là que les socialistes allemands, en 1959, ont proclamé leur rupture avec toute espèce de collectivisme et leur ralliement à une forme contrôlée de l’économie de marché. Bad-Godesberg n’a cependant cessé de sonner aux oreilles des socialistes français comme l’exemple d’une trahison ou comme le rappel d’une lâcheté. Ce que nous avons ici le plus reproché à François Mitterrand – et j’en ai fait tout un chapitre d’un livre paru de son vivant et auquel, d’ailleurs, il a répondu – c’est de n’avoir pas eu le courage de théoriser ni de faire le choix stratégique d’assumer les heureuses réformes – le retour de la"rigueur" - auxquelles l’avaient conduit en 1983 le plus élémentaire réalisme européen et financier. Sur ce plan, je me souviens que Pierre Mauroy, que l’on aurait pu croire plus traditionaliste, nous avait donné raison.

Imposée par l’hégémonie stalinienne, la peur de paraître s’éloigner d’une"stratégie de rupture avec le capitalisme" a obsédé un nombre insoupçonné de responsables socialistes. La vérité est qu’il y a une tradition anti-social-démocrate dans le Parti socialiste français. Et quand les percées réformistes ont lieu, elles sont opérées dans une sorte de clandestinité. Les blocages sont loin d’avoir disparu et il était important qu’ils fussent dénoncés comme nous y invite une nouvelle génération d’économistes réformateurs. Il est évident d’autre part que, privée d’une majorité parlementaire, la social-démocratie peut très bien gouverner avec la droite républicaine – c’est ce qu’elle fait partout en province.

Il n’y a donc pour nous de désaccord avec Rocard que sur la date qu’il a choisie pour lancer son cri. Il y a trois mois, ce discours n’aurait manqué ni de prestige ni d’ascendant. Aujourd’hui, nous sommes à la veille du premier tour de l’élection présidentielle et la résignation à une élimination de Ségolène au premier tour, même si l’on pense que cela peut faire battre Sarkozy au second, est symboliquement très grave pour la gauche. Ce serait la défaite sinon l’éclatement d’un grand parti.

La réaction simple n’est-elle pas de tout faire pour que pas une voix ne manque à Ségolène Royal ? Ce n’était apparemment pas l’avis de Michel Rocard qui pensait qu’une entente entre Ségolène Royal et François Bayrou leur donnerait à tous les deux plus de chances. François Bayrou vient de montrer qu’il était loin, quant à lui, de partager cet avis. Quant à certaines réactions de la gauche, elles étaient prévisibles. Elles ressuscitent le rassemblement des socialistes qui ont voté non au Traité européen et elle provoquent l’unité de la gauche de la gauche, dont les voix additionnées peuvent frôler les 12%.

Il s’agit alors de bien plus que d’un choix de personne. Ou bien on mobilise l’opinion en faveur de Ségolène avec l’idée qu’elle a donné déjà un certain nombre de gages qui l’éloignent de la tradition anti-social-démocrate, qu’elle est plus prête que d’autres, plus libre pour prendre des initiatives comme celle, par exemple, de demander à Jacques Delors de jouer le rôle qu’elle ne peut plus confier à Michel Rocard. Ou bien, parce qu’on le pense plus en situation de gagner face à Sarkozy, on choisit de promouvoir François Bayrou qui a pourtant été très longtemps le compagnon de ce Sarkozy qu’il combat aujourd’hui.

Pour ma part, c’est en somme parce que je suis resté rocardien que je souhaite la clarté d’une victoire de Ségolène Royal. Elle suscite encore des réticences, en partie explicables par la rémanence d’un machisme à la française. Mais son parcours au milieu des embûches et des obstacles, sa résistance aux attaques et aux pièges, le progrès notable de ses interventions sur les plans européen et économique, la présence à ses côtés de certaines fortes personnalités, comme Dominique Strauss-Kahn, et des parrainages qui feront surprise, comme celui de Jacques Delors, tout nous fait espérer que cette candidate sera une grande dame et une vraie présidente. Et n’insistons pas, surtout, sur ce qu’on lui reproche. Puisque j’ai déjà fait allusion à l’histoire de ce journal, nous nous souvenons trop bien de ce que nous avions écrit contre François Mitterrand avant qu’en bien ou en mal le sort ne lui réserve, dans l’Histoire, la majesté d’une stature de premier plan. J.D.

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Visite dans une grande surface

mercredi 18 avril 2007

Je suis une promesse d'audace sécurisée.

Interview de Ségolène Royal dans Métro.


Interrogée sur l’importance des indécis a quelques jours du premier tour Ségolène Royal répond : « D'abord il y a une nouvelle génération politique qui arrive. Les gens ne nous connaissent pas forcément très bien et ils observent avec beaucoup d'attention nos tempéraments, nos caractères, nos projets. Ils savent aussi que la France est en mauvais état. Ils ont parfaitement conscience de l'endettement, du déficit des comptes sociaux, du chômage, ils savent qu'il y a des enjeux très importants et que ce qui va s'accomplir dans les quelques années à venir va changer le visage de la France en positif ou en négatif. C'est pourquoi je dis d'abord aux Français « venez voter massivement ». »

« Il y a encore 17 millions d'électeurs indécis. Ils sont en train de réfléchir. J'y vois la marque d'une exigence. Moi, ce que je propose, c'est de réformer la France sans brutaliser, de réconcilier solidarités, responsabilité individuelle et efficacité économique. »

« J'ai mené une campagne participative, j'ai construit ce projet avec les Français, en les écoutant, en comprenant bien leurs préoccupations. C'est à eux maintenant de décider de quoi l'avenir sera fait et qui va les représenter. Je demande aux Français un vote d'audace. Moi, je suis une promesse d'audace sécurisée. »

Sur les thèmes sociaux, elle rappelle : « j'en ai beaucoup parlé, dès le départ ! Quand j'ai évoqué le problème de la vie chère - et non pas du « pouvoir d'achat », beaucoup de monde s'est moqué. Mais moi, j'ai pris le temps d'écouter les gens. J'ai fait des propositions audacieuses sur la question du surendettement et des tarifications bancaires. Payer 60 euros pour un découvert bancaire de 51 euros comme je l'ai vu encore récemment, c'est du vol ! Je préfère que les banques fassent leur travail en prenant des risques pour prêter aux entreprises qui ont des marchés à conquérir, des innovations à faire. »

« Les Français ont bien compris que tout était lié. L'éducation aussi, c'est du social. Lorsque je dis que je reviendrai, dès l'été, sur les suppressions de postes décidées par l'actuel gouvernement pour la prochaine rentrée, que j'instaurerai le soutien scolaire gratuit pour les élèves en difficulté, c'est du social ! Remettre la police de quartier dans les cités, où il règne une violence potentielle considérable et où le candidat UMP ne peut plus se rendre, c'est du social. Quand je proteste sur la conception du candidat UMP sur les prétendus gènes de la pédophilie, et que je dis qu'avec moi les pédophiles seront tenus pour responsables de leurs actes, et que les violences faites aux enfants seront réprimées avec la plus grande fermeté, je fais du social. »

Ségolène Royal ajoute « Je veux que les Français sachent que je suis prête, que j'ai la meilleure équipe, et qu'elle gouvernera tout de suite. Mes premières mesures porteront sur la hausse des bas salaires et des petites retraites, le soutien scolaire gratuit dès la rentrée de septembre, le plan de lutte contre le chômage des jeunes, le plan contre le surendettement et les abus bancaires, la mise en place de la police de quartier. Les choses sont prêtes. »

Le salariat féminin c'est le prolétariat d'aujourd'hui.

Ségolène Royal s’exprime sur la grande distribution.


Ségolène Royal dénonce les "suppressions d'emplois" dans ce secteur, notamment par le biais de processus d'automatisation des caisses.

"On ne peut pas accepter de ce secteur qu'il supprime des emplois" affirme-t-elle en rappelant que l'ancien PDG de Carrefour Daniel Bernard était parti avec une enveloppe de 38 millions d'euros qui "correspond à 2.500 emplois payés au SMIC alors que les bénéfices de ce groupe ont augmenté de 58% pour atteindre 2,3 milliards d'euros".

Elle souligne "l'insupportable contraste entre les parachutes dorés, les retraites chapeau et le niveau de rémunération des salariés" et estime qu'il faudrait que "soit appliqué le principe selon lequel les entreprises qui font des profits et licencient devront rembourser les aides publiques", en l'occurence les allègements de charges sur les bas salaires.

Cette mesure pourrait s'appliquer "pourquoi pas, depuis le début de l'embauche des salariés licenciés ?"

Il faut que "la négociation sociale s'empare de ce sujet".

Les grands groupes "sont dans une logique d'élimination des salariés. Le salariat féminin c'est le prolétariat d'aujourd'hui", "il faut que le progrès technique aboutisse toujours à un progrès social. Voilà le nouveau modèle de croissance que j'entends promouvoir".

Message de soutien de Isabel Allende Bussi

"Je souhaite te faire part de mes voeux de réussite".


Valparaiso, Chili, le 17 avril 2007

A la veille du scrutin présidentiel, je souhaite te faire part de mes voeux de réussite à l'occasion de l'expression de la volonté du peuple français, lequel j'en suis certaine aura la sagesse de te porter à l'Elysée pour conduire la France vers un avenir de progrès et justice sociale, inspiré par les principes du socialisme du XXIème siècle.

Amicalement,

Isabel Allende Bussi

Tout ce qui a été dit sur des alliances entre le parti socialiste et l'UDF est hors de propos.

Dominique Strauss-Kahn lors d'un point presse


Lors d'un point de presse au Parti Socialiste, Dominique Strauss-Kahn a déclaré que toute alliance entre le Parti socialiste et l'UDF de François Bayrou était "hors de propos".

"Tout ce qui a été dit sur des alliances entre le parti socialiste et l'UDF est hors de propos. Il n'y a pas dans les stratégies du PS et pas plus dans la mienne d'alliance entre ces partis. Il n'y a qu'une seule chose à faire : simplifier la donnée et la donnée, elle est simple: quand on est à gauche, on vote à gauche".

Dominique Strauss-Kahn a appelé les électeurs de gauche à "passer par dessus" leurs divergences pour aller chercher "au fond de leurs tripes (...) un vote de conviction".

Dominique Strauss-Kahn a assuré n'avoir eu aucun contact avec François Bayrou. "Et je ne souhaite pas en avoir".

François Hollande sur I-Télé.

François Hollande sur I-Télé.


« Nous sommes à quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle. Si l’on veut le changement, si l’on veut que la gauche soit en situation de diriger le pays, il faut voter Ségolène Royal dès le premier tour. C'est le premier message qu’il faut passer. »

« Si Ségolène Royal est en situation d’être au second tour, nous le saurons le 22 avril avec la perspective d’une victoire, il faudra rassembler, rassembler la gauche d’abord. Il y a quand même des candidats et des candidates qui se réclament de la gauche, voire même de la gauche extrême. Ceux-là, ils doivent appeler à voter pour Ségolène Royal, parce que c’est le vote qui, justement permet non seulement de battre la droite, mais de changer, de transformer notre pays. Alors, après, il y a des électeurs qui iront voter pour d’autres candidats, mêmes, que des candidats de gauche, eh bien, à ces électeurs, il faudra leur dire : « qu’est-ce que vous voulez ? Est-ce que vous voulez qu’il y ait un progrès, est-ce que vous voulez qu’il y ait des valeurs républicaines qui soient respectées, est-ce que vous voulez qu’il y ait un pays qui soit fière de lui-même, qui n’ait pas peur de sa jeunesse, qui n’ait pas peur des étrangers, qui n’ait pas peur de ceux qui ne pensent pas comme le chef de l’Etat ? »

« Nous sommes dans une élection présidentielle, on n’est pas là dans des manœuvres, dans des regroupements, dans des débauchages personnels, on est dans une élection qui doit être fondée sur la clarté. Voilà ce que c’est qu’une élection présidentielle. »

« Les électeurs qui voudront voter pour Ségolène Royal, ils ne veulent pas d’une opération, d’une manœuvre, d’une combinaison politique. Ils auront regardé ce qu’est le pacte présidentiel, les propositions qui sont faites, l’équipe qui sera présentée autour de Ségolène Royal dans l’entre deux tours. »

Le pacte présidentiel « n’est pas négociable. On n’est pas là pour enlever telle ou telle proposition pour faire plaisir à celui-ci, en rajouter d’autres pour faire plaisir à celui-là, c’est quand même l’avenir du pays qui est en cause, c’est quand même ce qui va être fait pendant les 5 ans, donc je suis pour une conception transparente, claire, respectueuse de la politique. »

« On nous a déjà fait ce coup là où un candidat de droite essaie de faire apparaître qu’il est moins à droite que l’autre, pour essayer de capter les électeurs de gauche qui se disent : « il faut peut-être faire barrage à celui qui nous fait le plus peur », en l’occurrence, à l’époque, c’était Balladur, aujourd'hui c'est Nicolas Sarkozy. Eh bien moi, ce que je vous dis, c’est qu’il ne faut pas prendre des voies obliques, des voies détournées, des zigzags, il faut prendre la voie directe, si je puis dire, la voie « Royal ». »

« Moi je ne suis pas dans la caricature, Sarkozy c’est la droite dure, qui va souvent sur les terrains de la droite extrême, mais je ne serais pas là, dans une espèce de version apocalyptique. Je dis que la politique de Nicolas Sarkozy est suffisamment inquiétante pour qu’on n’ait pas besoin de la caricaturer. Ecoutez-le, ça suffit, il n’y a pas besoin de dire qu’il est comme Le Pen. Dans une certaine mesure, il est comme Sarkozy, c’est déjà suffisamment inquiétant. »




François Hollande : i>Tele Matin - kewego
François Hollande : i>Tele Matin - kewego

Discours de Nantes

Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux

MESKENS,JOELLE (Le Soir,quotidien belge)


Jusque-là, nous ne l'avions pas écrit. Parce qu'il demeure exceptionnel que Le Soir prenne position dans une élection, comme il l'avait fait pour soutenir John Kerry face à George Bush aux Etats-Unis.
Cette fois pourtant, on ne peut plus rester sans le dire. Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux. Parce que le candidat de l'UMP à l'Elysée a franchi la ligne rouge. Ses propos sur le caractère inné de la pédophilie ou de la tendance suicidaire bouleversent tous les principes de l'humanisme. La société ne servirait donc à rien ? A quoi bon alors l'éducation, la famille, l'amour, l'apprentissage de la tolérance, si le seul destin décide de faire d'un homme un héros ou un monstre ? Ses propos sur l'Allemagne, prédisposée à s'abandonner au nazisme, sont tout aussi écoeurants. Et que dire de cette phrase, entendue en meeting : « La France n'a pas à rougir de son Histoire. Elle n'a pas inventé la solution finale. » Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu ce courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l'Etat français pour la collaboration.
Ce virage complète chez Nicolas Sarkozy une posture résolument populiste. Combien de fois, lorsqu'il était à l'Intérieur, n'a-t-il pas accusé les juges de ne pas en faire assez, violant ouvertement la séparation des pouvoirs ? Sa mainmise sur les médias ne laisse pas d'inquiéter, elle aussi, obtenant ici le limogeage d'un directeur dérangeant, discutant là de l'embauche d'un journaliste chargé de couvrir l'UMP. Et que dire de ses déplacements de campagne ? Non seulement il ne peut plus se rendre en banlieue, là où Jean-Marie Le Pen se promène désormais, mais même dans des quartiers moins chauds comme la semaine dernière à la Croix-Rousse à Lyon, il doit reculer par crainte des manifestants.
« Prendre des voix au Front national, est-ce mal ? », interroge Nicolas Sarkozy. Non, bien sûr, au contraire. Mais à condition de ne pas séduire ses électeurs avec les mêmes mots. Au soir du premier tour, le candidat de l'UMP se félicitera peut-être d'avoir asséché le terreau électoral de Jean-Marie Le Pen. Mais à quel prix ? Celui, affolant, d'une lepénisation des esprits.

mardi 17 avril 2007

Geneviève Brisac: je vote Ségolène Royal

Réactions du meeting de Nantes

Reportage Besançon

Les Européens préfèreraient voir Ségolène Royal élue le 7 mai prochain.

Sondage publié dans le Financial Times.


D’après un sondage réalisé en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Grande-Bretagne, et publié lundi 16 avril, 16 % des personnes interrogées estiment que Ségolène Royal serait une meilleure présidente pour la France, contre 7 % pour Nicolas Sarkozy.

Ce sondage a été réalisé par Harris Interactive via Internet pour le quotidien économique britannique Financial Times, interrogeant 5 526 adultes en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Espagne entre le 28 mars et le 12 avril.

Quatorze présidents d'université lui apportent leur soutien pour la présidentielle.

Quatorze présidents d'université lui apportent leur soutien pour la présidentielle.


"Nous, présidents et anciens présidents d'université, faisons appel à Ségolène Royal pour qu'elle engage résolument le pays dans la perspective d'un renouveau des universités", écrivent-ils dans un texte de soutien rendu public mardi.

"Elle seule est capable d'incarner aujourd'hui l'espoir d'un changement de cap nécessaire, loin des injonctions péremptoires du passé et des arrogances du présent".

Les présidents d'université estiment que les propositions de Nicolas Sarkozy "font courir le risque d'une université à deux vitesses ciblant quelques établissements pour des opérations de prestige, sous dépendance massive des fonds privés".

"Qui peut croire un instant les promesses pharaoniques d'un candidat qui aligne les milliards de dépenses nouvelles tout en s'engageant à réduire à la fois la dette publique et les prélèvements obligatoires ?".

"Qui peut croire à la relance de l'emploi scientifique alors que l'on avance une nouvelle fois l'objectif d'une réduction drastique des effectifs de fonctionnaires ?".

Ils estiment en outre que les gouvernements qui se sont succédé depuis 2002, "dans lesquels Nicolas Sarkozy avait une place éminente", "n'ont rien fait pour améliorer le système français".

"Chacun sait que l'égalité des chances est pour partie un leurre dans notre pays et que la ségrégation scolaire et universitaire aggrave les ségrégations sociales et spatiales".

Pour eux, "une autre politique est nécessaire, qui prenne mieux en compte l'avis des citoyens et des acteurs" de l'université en étant "plus attentive au rayonnement de la recherche française, à ses retombées économiques, sociales et culturelles, à la réussite du plus grand nombre d'étudiants dans nos universités et à leur insertion professionnelle durable".

Parmi les signataires, Gilbert Bereziat, ancien président de Paris VI, Bernard Bosredon, président de Paris-III et ancien 3e vice-président de la conférence des présidents d'université (CPU) ou encore Marc Goutard, président de Rennes II.

L'Elysée donnera l'exemple de la transparence et de la bonne gestion

.L'Elysée donnera l'exemple de la transparence et de la bonne gestion

Ségolène Royal propose cinq réformes pour que la Présidence de la République devienne républicaine.


1- Transparence: le vrai budget de l'Elysée intégrant la totalité des dépenses sera présenté au Parlement dans le cadre de la loi de finances

2- Contrôle: le budget de l'Elysée sera soumis au contrôle de la Cour des comptes

3- Suppression des dépenses à caractère privé: déplacements privés, vacances, famille. Cette règle vaudra pour le chef de l'Etat comme pour les membres du gouvernement

4- Réduction du train de vie de l'Elysée, avec l'objectif de réduire de moitié les frais de réception

5- Une commission évaluera l'utilité des bâtiments publics et des propriétés dépendant de l'Elysée et des ministères, leur coût de fonctionnement et la possibilité d'ouverture au public des parcs et jardins.

Ségolène Royal en meeting à Nantes

"Vous voulez le changement, vous ne le regretterez pas car le changement paisible, harmonieux, la force tranquille, elle est là devant vous" Rappelant la victoire de mai 1981, la candidate socialiste affirme que "c'est ce même type de rendez-vous que la France attend, c'est d'une alternance d'une aussi grande ampleur dont la France a besoin".

"Seules les idées de gauche et de progrès, où les valeurs humaines vont l'emporter sur les valeurs boursières et financières, permettront à la France de se redresser".

La France Présidente "sera la France des libertés publiques renforcées et de l'Etat impartial". "Il y a beaucoup à faire. L'enjeu de cette présidentielle, c'est l'Etat impartial, c'est de mettre fin à un Etat monopolisé par un clan, les puissances d'argent et lobbies de tous ordres" s'engage à " mener le combat contre la collusion et le favoritisme qui mine la république" et refuse "la sournoise mise sous tutelle politique" des magistrats. Elle promet également "le droit de vote pour les étrangers en situation régulière".

Ces réformes, "je les ferai parce que je suis une femme libre, je ne dépends d'aucune puissance d'argent, d'aucun lobby, je n'ai personne à placer, je n'ai que vous", "ce sera le serment de Nantes : je resterai cette femme libre et solide, parce que là où je suis, c'est grâce à vous, c'est vous qui m'avez portée, qui m'avez faite, c'est à vous, peuple de France, que j'aurai à rendre des comptes".

"Si vous me faites présidente de cette France présidente, je viendrai régulièrement rendre compte du pouvoir que vous m'avez déposé, et non pas donné. Voilà le sens de mon engagement politique, voilà le sens de ma candidature".

La lutte contre les délits et les crimes sexuels contre les femmes et les enfants sera décrétée grande cause nationale.

Ségolène Royal annonce ses mesures à Nantes.


Ségolène Royal annonce un plan en cinq points contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants, lors d'un déplacement à Nantes, où une jeune femme de 23 ans a été tuée la semaine dernière.

Elle rappelle que les violences faites aux femmes sera l'objet de la première loi qu'elle déposera, et déclare qu'il y aura "un volet très important sur la lutte contre les délits et les crimes sexuels contre les femmes et les enfants. Cette lutte sera décrétée grande cause nationale".

"Un dispositif sera organisé autour de cinq mesures concrètes, d'abord une action de prévention nationale avec des campagnes de prévention, ensuite la construction de prisons spécialisées, dans lesquels les délinquants sexuels condamnés seront suivis. Toisièmement, il n'y aura plus une libération de délinquants sexuels si un comité d'experts ne garantit pas la non-violence et la non-dangerosité".

"Après la libération des délinquants sexuels, le bracelet électronique sera porté et il y aura un système de contrôle régulier". Enfin, la candidate socialiste insiste sur un "dispositif spécial pour les victimes, la gratuité des soins aux victimes et à leurs proches, aussi longtemps que nécessaire".

Séduits par Ségolène Royal, les sympathisants restent vigilants


Séduits par Ségolène Royal, les sympathisants restent vigilants

NANTES (Reuters) - A la sortie du meeting de Ségolène Royal au Zénith de Nantes lundi, de nombreux spectateurs se disent convaincus par la candidate socialiste tout en refusant de lui donner un "chèque en blanc".

"C'est sûr, on ne peut qu'adhérer à son discours, mais je n'ai pas confiance dans les textes. Les socialistes m'ont déjà déçue à ce niveau-là", déclare Colette Le Dantec, 54 ans, cadre dans le tertiaire qui assure avoir "toujours voté à gauche".

"J'ai bien aimé son discours militant : j'ai le sentiment de réentendre le discours de Mitterrand en 1981", note Marc, 53 ans, militant PS depuis plus de vingt ans.

Tout en remballant les drapeaux de la fédération de Loire-Atlantique, il explique que "la laïcité, les acquis sociaux, ce sont des choses importantes, pour nous les socialistes".

A ses côtés, Henriette, 63 ans, "ne regrette qu'une chose : qu'elle n'ait pas dit comment elle allait mettre toutes ses réformes en oeuvre". "Et puis j'ai peur qu'elle se fasse influencer, une fois au pouvoir", ajoute-t-elle.

CRESSON, "MANGÉE PAR LES MACHOS"

"On a un mauvais souvenir, c'est Edith Cresson", complète Marc, "elle s'était fait manger par les machos".

Sylvanus Tadé, 31 ans, est comblé.

"Pro-Fabius au départ", cet assistant commercial au chômage, casquette visée sur la tête, assure que Ségolène Royal "a convaincu tout le monde, sur tous les plans".

Assis sur le bitume à l'extérieur du bâtiment, Anthony Valmir, 30 ans, juge qu'"elle a remporté l'adhésion de la salle" car elle s'est adressée à toutes les "couches de la population".

"Dans mon entourage, certains doutent encore, entre Bayrou et Besancenot", nuance toutefois son ami Samuel Coutant, un commercial de 27 ans.

Roger et Patrick Nicollon, deux frères, sont restés à l'intérieur du Zénith, une bière à la main.

Adjoint au maire de Bouguenais (Loire-Atlantique), près de Nantes, Patrick était "plutôt Montebourg" mais se dit aujourd'hui convaincu, bien qu'"un peu dubitatif" sur la carte scolaire.

"Je connais des conseillers municipaux en Poitou-Charentes", assure-t-il. "Beaucoup disent qu'elle est dure, mais qu'elle est aussi très droite. C'est aussi une radine de l'argent public et ça, c'est vachement bien."

dimanche 15 avril 2007

C'est un problème que Nicolas Sarkozy ne puisse se rendre sereinement sur la totalité du territoire de la République.

Ségolène Royal s’est exprimée sur Radio J à propos du déplacement de Nicolas Sarkozy à Meaux (Seine-et-Marne) "dans une salle fermée" et avec "semble-t-il 325 policiers mobilisés. Cela prouve que ce candidat ne peut pas se rendre sereinement sur la totalité du territoire de la République.

C'est un problème. Il me semble que quelqu'un qui est candidat à l'élection présidentielle doit pouvoir prouver qu'il peut se rendre dans tous les espaces du territoire de la République".

Cela pose "une véritable interrogation" et démontre de Nicolas Sarkozy "qu'à la fois la méthode, le langage, les perspectives sont des méthodes de brutalité".

Ségolène Royal a observé que l'ex-ministre de l'Intérieur "n'insiste pas beaucoup sur son bilan en matière de sécurité".

La candidate socialiste a réaffirmé vouloir "substituer à la loi du plus fort la loi du plus juste".

Ségolène Royal à Achicourt

A Achicourt (Pas-de-Calais), Ségolène Royal a réagit aux propos de Nicolas Sarkozy sur la pédophilie.

"Je voudrais dire à quel point nous avons été choqués, bouleversés même, heurtés par les déclarations du candidat de l'UMP qui estime que la pédophilie est génétique.

C'est-à-dire qu'il n'y aurait aucune responsabilité dans ces actes, dans ces crimes abominables commis sur les enfants.

Moi qui ait été ministre de la Famille et de l'Enfance, je peux vous dire -et vous le savez d'ailleurs- que les pédophiles, les prédateurs d'enfants sont parfaitement conscients de leurs actes".

Si elle est élue, "les violences commises contre les enfants seront réprimées, seront pourchassées, seront sévèrement condamnées.

Elles seront éliminées parce qu'on apprendra à respecter l'enfance dès le plus jeune âge et qu'on saura mettre chacun devant ses responsabilités".

Ségolène Royal dit ne pas croire au "déterminisme. Je ne crois pas à cette idée abominable qui consisterait à trier les gens dès leur naissance".

Ségolène Royal invitée de Radio J

Quand on entend l'UMP changer d'avis sur le mode de scrutin, on sait que c'est parce qu'il y a des tractations avec le Front national.


Ségolène Royal est revenu sur la proposition de l'UMP Brice Hortefeux d'instaurer une part de proportionnelle dans le scrutin législatif.

Qu'à quelques jours du premier tour, "il y ait un changement aussi brutal dans la conception que l'UMP a jusque là défendu quant au mode de scrutin, c'est quand même un signe très clairement lancé en direction du Front national.

Quand on entend tout d'un coup l'UMP changer d'avis sur le mode de scrutin pour proposer une part de proportionnelle, on sait que c'est parce qu'il y a des tractations, des contacts supposés avec le Front national. Sinon, comment expliquer un tel revirement de l'UMP, opposée jusque là à toute proportionnelle.

l'objectif de la manoeuvre n'a pas été démenti par son auteur.

Le fait même de lancer ce message (...) n'est fait qu'à destination du Front national. Il n'est pas fait pour faire rentrer les Verts ou l'extrême gauche à l'Assemblée nationale".

Ségolène Royal a rappelé que le PS est favorable "depuis longtemps" à introduire une dose de proportionnelle dans le scrutin majoritaire et n'a pas, à l'inverse de l'UMP, "une posture opportuniste".

Ségolène Royal plaisante sur les "fantaisies" à gauche

ACHICOURT, Pas-de-Calais (Reuters) - Ségolène Royal a plaisanté sur les appels de Michel Rocard et Bernard Kouchner en faveur d'une alliance avec l'UDF, se demandant pourquoi la droite ne connaissait pas ce "genre de fantaisies".

"Je fais comme tout le monde, je les écoute à la radio", a-t-elle expliqué dimanche lors d'une rencontre avec la presse après un discours à Achicourt, dans le Pas-de-Calais, regrettant que ça prenne sur "son temps de parole" dans les médias audiovisuels soumis à l'égalité entre candidats.

"Donc, s'il y a en a trois ou quatre qui continuent la semaine prochaine, j'ai plus de temps de parole !", a-t-elle ajouté en riant.

"Pourquoi ils n'ont pas ces fantaisies en face" - à droite -, "ces fritures sur la ligne ?", a-t-elle demandé sur le ton de la plaisanterie, ajoutant : "Il y a toujours moins de discipline à gauche, c'est quand même un problème, il est temps de mettre de l'ordre juste".

Michel Rocard et Bernard Kouchner, "personnalités au demeurant respectables", ont suggéré cette alliance "sans même me passer un coup de fil", a-t-elle souligné, précisant qu'elle n'avait "pas réussi à les joindre".

Interrogée sur l'effet de ces prises de position, elle a répondu : "c'est tellement baroque que je ne sais pas quel impact ça peut avoir, probablement que c'est peu important? sauf que ça prend sur mon temps de parole".

Ségolène Royal "debout" pour "mettre fin au règne de la droite"

ACHICOURT, Pas-de-Calais (Reuters) - Ségolène Royal a affirmé dimanche qu'elle était "debout" pour "mettre fin au règne de la droite" lors d'un déplacement dans le Pas-de-Calais à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle.

"Je me bats parce que la France mérite mieux que ce qu'elle a, parce que je pense que la loi du plus juste doit remplacer la loi du plus fort", a déclaré la candidate socialiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées sous un grand soleil devant l'espace François Mitterrand à Achicourt.

"Je me bats avec vous parce qu'il est temps de mettre fin à ce règne de la droite qui a créé beaucoup de précarités, d'insécurités, de violences, d'inégalités, de provocations", a-t-elle ajouté.

"J'ai besoin de vous, de votre énergie, de votre courage, je compte sur vous, je tiens, je suis debout avec vous pour la victoire", a déclaré la candidate socialiste.

Lors de sa brève allocution, elle a peu attaqué ses adversaires, accusant seulement Nicolas Sarkozy "qui propose aujourd'hui de faire tout le contraire de ce qu'il a fait" lorsqu'il était au gouvernement.

"Un mouvement populaire est en train de se lever", a assuré Ségolène Royal, expliquant qu'elle avait "besoin du vote des femmes".

"On me dit que pour certaines femmes c'est trop révolutionnaire que de voir l'Etat et la nation incarnés par une femme, mais je leur dis que là aussi il est temps de mettre fin à des siècles d'injustice", a-t-elle expliqué.

"C'est le nouveau visage qu'aura le six mai au soir la Marianne de notre République", avait auparavant assuré Serge Janquin, premier secrétaire fédéral du Pas-de-Calais.

"Ségolène on t'aime et on veut ta victoire parce que ce sera la victoire de la France", a-t-il ajouté.

Louant la "générosité d'âme", "pleinement à gauche" et la "force de caractère qui nous mènera vers la victoire" de la candidate, Jack Lang, député du Pas-de-Calais, a déclaré de son côté qu'"il y a du François Mitterrand en elle", avant de proclamer "Vive la future présidente de la France!".

Ségolène Royal contre les "petits arrangements"

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal se dit hostile aux "petits arrangements dans le dos des électeurs" à la suite de l'appel de Michel Rocard à une alliance PS-UDF, soulignant que ce n'était pas sa "façon de faire de la politique".

"Ce n'est pas ma façon de faire de la politique", a déclaré dimanche la candidate socialiste sur Radio J.

"Je considère que l'élection présidentielle, c'est un lien direct entre une personne et le peuple français. Aujourd'hui, je me bats pour être qualifiée en finale, et donc ce n'est pas le moment de se disperser dans des configurations ou dans des discussions, des négociations dans le dos des électeurs", a-t-elle réaffirmé.

"Je ne suis pas pour les petits arrangements avant le vote dans le dos des électeurs. Je veux que les électeurs aient la liberté de choisir", a-t-elle souligné.

"Entre les deux tours, la majorité présidentielle se construira avec tous ceux qui viendront autour de moi", a-t-elle ajouté sans plus de précisions.

Evoquant notamment la "bombe" de l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, rallié par Bernard Kouchner, Ségolène Royal a noté qu'on ne lui avait "pas épargné grand'chose" dans son camp durant la campagne électorale.

"Peut-être qu'on me fait payer une certaine forme de liberté. (...) Cette liberté-là, je la garderai", a-t-elle lancé.

Femmes: je vote Ségolène Royal

Tous sur le pont

Ségolène Royal défend sa "France métissée"

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a fait une nouvelle fois l'éloge de la "France métissée", promettant de lutter contre les discriminations et plaidant pour une plus grande prise en compte de l'histoire de l'esclavage, lors d'un meeting consacré à l'outre-mer à Paris.

A huit jours du scrutin, elle a dit vouloir accéder à la "finale" en rassemblant "toute la gauche au premier tour" pour que les Français aient "un vrai choix au second tour".

Après la proposition de Michel Rocard d'une alliance avec l'UDF de François Bayrou, elle a répété que son objectif était de rassembler "le plus grand nombre possible" de Français dès le 22 avril "parce que c'est du score du premier tour que dépend la dynamique de victoire pour le second tour".

"La France présidente est une France métissée, fière de sa diversité", a déclaré la candidate présidentielle du PS devant plus de 500 personnes réunies au gymnase Jean-Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris.

"La France n'a que faire de la couleur de peau", a-t-elle déclaré, promettant de "bâtir une république fière de sa diversité, respectueuse de ses identités et de ses territoires".

"Je veux mener une lutte sans merci contre les discriminations frappant les originaires d'outre-mer vivant dans l'Hexagone", a-t-elle promis, assurant qu'elle voyait "les discriminations dont ils souffrent".

"COLÈRE RENTRÉE, SOUFFRANCES, HUMILIATIONS"

"Que de colère rentrée, de souffrances, d'humiliations dans son propre pays!", a dénoncé Ségolène Royal.

Elle a proposé que les entreprises condamnées pour discrimination soient "exclues par exemple des marchés publics".

Devant une audience conquise, elle a déclenché de forts applaudissements en assurant que "nous devons être capables de reconnaître l'esclavage pour ce qu'il fut, c'est-à-dire un crime contre l'humanité!".

Elle a plaidé pour que la date du 23 mai - anniversaire des premières libérations d'esclaves en 1848 - soit reconnue, comme la date actuelle 10 mai, pour commémorer la fin de l'esclavage en France.

"Cette histoire n'est pas périphérique, c'est notre histoire commune", a-t-elle déclaré.

Ségolène Royal s'était rendue fin janvier en Guadeloupe et en Martinique, où, enfant, elle a habité trois ans.

"Aux Antilles je me sens chez moi", a-t-elle déclaré, promettant d'effectuer d'autres visites ultra-marines après l'élection.

George Pau-Langevin, candidate socialiste à la députation dans le XXe arrondissement de Paris et originaire de Guadeloupe, a lu un message du poète Aimé Césaire dont le président d'honneur du comité de soutien de la candidate lui a destiné cette phrase : "Vous nous apportez la confiance et l'espérance."

Paroles et musiques d'outre-mer pour Ségolène Royal à Paris



PARIS (Reuters) - Des personnalités originaires d'Outre-mer ont soutenu la candidature de Ségolène Royal lors d'un meeting rythmé par des éloges de la France "riche de sa diversité et de son métissage".

"C'est cette France que Ségolène Royal porte très haut", a déclaré George Pau-Langevin, candidate PS aux législatives dans le XXe arrondissement de Paris et originaire de Guadeloupe, qui a ouvert la rencontre devant quelques centaines de personnes rassemblées dans le gymnase Jean Jaurès du XIXe arrondissement.

Prenant sa suite à la tribune, le premier secrétaire de la fédération de Paris Patrick Bloche s'est dit "révulsé" par les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la prédestination génétique.

Le député de Paris a dénoncé la "droitisation voire l'extrême-droitisation" de la campagne du candidat de l'UMP et invité l'assistance - enthousiaste mais peu nombreuse - à faire le pari de "sortir en tête" du premier tour, le 22 avril.

"Avec Ségolène, les originaires d'Outre-mer seront des Français à part entière (?) sans quotas, sans CV anonyme et sans discrimination positive", a assuré José Pentoscrope, délégué national du PS des ultramarins en métropole, en allusion à des propositions de Nicolas Sarkozy.

Il faut "choisir Ségolène, c'est une question de salut public", a-t-il déclaré, attaquant le candidat de l'UMP qui "privilégie le côté religieux, voire ethnique qui n'a rien à voir ni avec la citoyenneté ni avec la laïcité".

"Avec Ségolène, le respect de la diversité est en marche, la République métissée qu'elle propose est la République de nos voeux", a-t-il ajouté.

Ségolène Royal, qui devait prendre la parole avant 21h, s'était rendue fin janvier en Guadeloupe et en Martinique, où, enfant, elle avait habité trois ans.

La candidate a reçu jeudi le soutien de 230 personnalités d'Outre-mer, du poète Aimé Césaire au sprinter Ronald Pognon.

"LA MINORITE DE PERSONNE"

Tout au long du meeting, les chanteurs Meddy Custos, Leila Negrau et Ralf Tamar ont fait encore monter la température dans le gymnase bondé, surplombé de verrières ensoleillées.

"La victoire est nécessaire", a ensuite martelé Stéphane Pocrain, ancien porte-parole des Verts, qui a appelé à voter pour Ségolène Royal dès le premier tour pour battre Nicolas Sarkozy.

L'ancien ministre de l'Intérieur "n'hésite pas à envoyer les forces de police de notre pays traquer les enfants dans les écoles" et "insulte nos enfants en disant qu'il faut les nettoyer au Kärcher", a-t-il lancé.

"Vous ne pouvez pas voter Nicolas Sarkozy", a renchéri Victorin Lurel, député de Guadeloupe.

En cas de victoire du candidat UMP, "vous serez encore plus mal placés" que le reste de la population, a-t-il martelé.

Il a critiqué l'ancien ministre de l'Intérieur, qui "en vadrouille aux Antilles dis 'je vous aime'" et qui "en même temps parle de prédestination génétique". "Ségolène Royal est votre candidate", a-t-il conclu, sous un tonnerre d'applaudissements.

Christiane Taubira, députée de Guyane, a eu droit à une ovation debout.

"Le premier, le plus délicat et le plus gratifiant des défis posés aujourd'hui à la France et à ses dirigeants, c'est de consentir à cette France devenue plurielle et plutôt que d'asphyxier ses capacités de s'ouvrir à ses potentialités", a déclaré l'ancienne candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle, dont le parti soutient Ségolène Royal.

"Il faut dire à nos enfants qu'ils ne sont, ni ici ni ailleurs, la minorité de personne", a-t-elle déclaré, dénonçant la loi "reconnaissant le rôle positif de la colonisation", les propos et les projets de Nicolas Sarkozy et ses "délires pseudo scientifiques".

"Nous savons que c'est aussi nos jeunes qu'ils traitent de racailles" et "qu'ils méprisent en martelant qu'on n'en a assez de la repentance", a-t-elle déclaré, assurant que "nos enfants n'ont pas besoin" de discrimination positive "mais de faire éclater les plafonds de verre".

"Les Français ne regretteront pas leur audace"

Propos recueillis par Pascale AMAUDRIC et Florence MURACCIOLE
Le Journal du Dimanche

Comment jugez-vous cette fin de campagne ?
Passionnante. J'avance sereinement et fermement sur ma route pour convaincre les électeurs car je suis avec eux, habitée d'un sentiment de gravité face à l'importance du choix, et portée par un immense espoir pour mon pays. Je fais tout pour qu'à la face du monde, la France fasse le choix de l'avenir meilleur, pour la France présidente et pour la femme qui l'incarne.

Que pensez-vous de l'appel de Michel Rocard ?
Il a le mérite de la constance. Depuis des années il veut faire venir le centre par des alliances de personnes vers les socialistes. Je crois, moi, à la force des idées qui entraînent et font se lever les espoirs populaires que je vois dans toute la France. J'espère que je suis au bout de mes surprises, car point trop n'en faut! Aujourd'hui, mon choix c'est d'aller à l'essentiel: faire entendre à l'ensemble des électeurs les valeurs pour que la France se relève, afin qu'ils aient un vrai choix pour permettre à notre pays de reprendre la main. En particulier choisir le changement sans brutalité et vouloir une France où les valeurs humaines doivent l'emporter sur les valeurs boursières.

Quels sujets aimeriez-vous imposer dans cette dernière ligne droite ?
Il me semble qu'aujourd'hui les Français ont bien saisi les personnalités des candidats et peuvent se faire une idée précise de la manière dont ils exerceraient le pouvoir... Quant au clivage entre mon projet et celui de la droite, il est clair. D'un côté, une société dans laquelle les Français seraient dressés les uns contre les autres, où régnerait le "chacun pour soi", une société du déterminisme, de la violence et de l'autoritarisme. De l'autre, une France apaisée, qui se rassemble autour de valeurs communes -travail, solidarité, esprit d'initiative-, une France du plein-emploi qui reprend confiance en sa jeunesse et qui garantit aux personnes âgées les sécurités auxquelles elles ont droit, qui croit à nouveau en sa capacité à produire de la richesse et à la redistribuer de manière équitable, une France, enfin, dont les dirigeants sont à l'écoute du peuple et non au service de groupes de pression.

"Le pacte présidentiel est le contraire de l'improvisation"

Certains regrettent que vous ayez peu porté les sujets de gauche tels que le social, l'emploi, etc.
Je n'ai fait que cela depuis des mois, sans écarter les autres sujets comme l'Europe, l'international et la défense! Le chômage, les délocalisations, la précarité, la vie chère, le logement et la sauvegarde de notre protection sociale sont au coeur des préoccupations des Français. J'ai pris ces problèmes à bras-le-corps en inscrivant dans le pacte présidentiel des propositions qui, seules, peuvent les régler : droit au premier emploi des jeunes et lutte contre le chômage des seniors, contrat première chance, augmentation du Smic et des bas salaires, révision de l'indice des prix, construction de logements sociaux avec substitution de l'Etat aux communes qui les refusent, prise en compte de la pénibilité des métiers dans le calcul des durées de cotisation de retraite... Bien sûr, les candidats sortants n'ont pas intérêt à ce que la campagne se déroule sur ce terrain, car ils devraient rendre des comptes sur leur action.

Vous avez dit que votre façon de mener campagne serait une illustration de votre façon de présider, or on vous reproche une certaine improvisation...
Le pacte présidentiel est le fruit d'une longue maturation: ce projet est tout le contraire de l'improvisation. Je suis la seule à avoir conduit une campagne participative, avec 6000 réunions. Ce projet a d'ailleurs été salué par une nouvelle génération d'économistes, par de nombreux chercheurs chevronnés, des appels venant de tous les milieux intellectuels. Et je compte bien présider demain en conservant ce lien précieux avec les citoyens, et ne pas recommencer les erreurs de ces dirigeants sûrs d'eux, qui ont conduit à tant de conflits et de gaspillages.

Si vous êtes au second tour, vers qui vous tournerez-vous et sur quelles bases pour d'éventuelles alliances ?
L'élection présidentielle n'est pas une combinaison d'alliances entre des candidats ou des formations politiques. C'est un lien qui se tisse entre une personne et le peuple français. Ce qui me touche, c'est la grande exigence des électeurs, qui s'intéressent au débat, comparent les projets et ne veulent pas se laisser dicter leur choix. Ils ont raison de réfléchir. Au soir du premier tour, nul ne sera propriétaire de ses électeurs et ne pourra en disposer à sa guise. Et c'est avec toutes celles et tous ceux qui se reconnaîtront dans la France présidente que se relèvera le pays.

"François Bayrou est une personnalité respectable"

Que répondez-vous à ceux qui disent que, pour faire perdre Sarkozy, mieux vaut voter Bayrou au premier tour ?
Souhaiter la défaite de Nicolas Sarkozy, ce n'est pas souhaiter la défaite d'un homme. C'est vouloir mettre un terme à la politique suivie depuis cinq ans et empêcher une droite encore plus dure de continuer les dégâts. Comment pourrait-on y parvenir en votant pour le président d'une formation politique, l'UDF, qui fait partie de la majorité, est présente au gouvernement et vote dans toutes les collectivités territoriales avec l'UMP, sans exception? François Bayrou est une personnalité respectable, mais il n'a ni programme ni équipe. Des millions de Français se sentiraient floués si le second tour les privait d'un véritable choix. Ma vision pour la France, c'est de réconcilier la solidarité, la responsabilité individuelle et l'efficacité économique, en remplaçant la loi du plus fort par la loi du plus juste. Je suis prête.

N'auriez-vous pas intérêt à annoncer que vous nommerez Dominique Strauss-Kahn si vous étiez élue ?
Le Parti socialiste ne manque pas de personnalités de talent et je vous dirai le moment venu qui je choisirai. Le gouvernement sera représentatif de la diversité de la majorité présidentielle qui se rassemblera autour de moi entre les deux tours.

Quelle serait votre équipe gouvernementale idéale ?
Je veux réduire le train de vie de l'Etat et tirer les conséquences au niveau national du renforcement des compétences au niveau local: mon gouvernement sera donc resserré. J'ai dit qu'un euro dépensé serait un euro utile. Réformer l'Etat, c'est avant tout répartir plus clairement les niveaux de compétences pour éviter les gaspillages. Quant au choix des ministres, c'est le critère de la compétence et de l'efficacité qui sera déterminant. Aucun ne sera logé aux frais de la République.

Si, d'aventure, vous deviez perdre la présidentielle, comment voyez-vous l'après-élection ?
Je crois que je vais la gagner. Le temps des femmes est venu pour remettre debout la maison France sur ses bonnes bases - famille, éducation, emploi, écologie - et pour construire l'ordre juste à la place des désordres injustes. Ce que je ressens profondément, c'est que les Français ne regretteront pas leur audace. Nous serons surpris de l'événement planétaire que constituera, au-delà de ma personne, l'élection d'une femme politique d'expérience à la présidence de la République française et de l'élan qui en résultera.