dimanche 15 avril 2007

Ségolène Royal défend sa "France métissée"

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a fait une nouvelle fois l'éloge de la "France métissée", promettant de lutter contre les discriminations et plaidant pour une plus grande prise en compte de l'histoire de l'esclavage, lors d'un meeting consacré à l'outre-mer à Paris.

A huit jours du scrutin, elle a dit vouloir accéder à la "finale" en rassemblant "toute la gauche au premier tour" pour que les Français aient "un vrai choix au second tour".

Après la proposition de Michel Rocard d'une alliance avec l'UDF de François Bayrou, elle a répété que son objectif était de rassembler "le plus grand nombre possible" de Français dès le 22 avril "parce que c'est du score du premier tour que dépend la dynamique de victoire pour le second tour".

"La France présidente est une France métissée, fière de sa diversité", a déclaré la candidate présidentielle du PS devant plus de 500 personnes réunies au gymnase Jean-Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris.

"La France n'a que faire de la couleur de peau", a-t-elle déclaré, promettant de "bâtir une république fière de sa diversité, respectueuse de ses identités et de ses territoires".

"Je veux mener une lutte sans merci contre les discriminations frappant les originaires d'outre-mer vivant dans l'Hexagone", a-t-elle promis, assurant qu'elle voyait "les discriminations dont ils souffrent".

"COLÈRE RENTRÉE, SOUFFRANCES, HUMILIATIONS"

"Que de colère rentrée, de souffrances, d'humiliations dans son propre pays!", a dénoncé Ségolène Royal.

Elle a proposé que les entreprises condamnées pour discrimination soient "exclues par exemple des marchés publics".

Devant une audience conquise, elle a déclenché de forts applaudissements en assurant que "nous devons être capables de reconnaître l'esclavage pour ce qu'il fut, c'est-à-dire un crime contre l'humanité!".

Elle a plaidé pour que la date du 23 mai - anniversaire des premières libérations d'esclaves en 1848 - soit reconnue, comme la date actuelle 10 mai, pour commémorer la fin de l'esclavage en France.

"Cette histoire n'est pas périphérique, c'est notre histoire commune", a-t-elle déclaré.

Ségolène Royal s'était rendue fin janvier en Guadeloupe et en Martinique, où, enfant, elle a habité trois ans.

"Aux Antilles je me sens chez moi", a-t-elle déclaré, promettant d'effectuer d'autres visites ultra-marines après l'élection.

George Pau-Langevin, candidate socialiste à la députation dans le XXe arrondissement de Paris et originaire de Guadeloupe, a lu un message du poète Aimé Césaire dont le président d'honneur du comité de soutien de la candidate lui a destiné cette phrase : "Vous nous apportez la confiance et l'espérance."

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