samedi 14 avril 2007

Ségolène Royal évoque le 1er tour

"Je ne me laisse pas ballotter au gré des réactions des uns ou des autres. La campagne doit se dérouler. Je veux tracer ma ligne, continuer à m'adresser en liaison directe avec les Français".

"Il n'y aura de ma part aucune tractation ou aucune manœuvre dans le dos des électeurs. Je suis la candidate de la clarté et la candidate qui peut permettre aux Français de faire un choix clair".

Elle appelle de ses vœux "une confrontation claire entre la brutalité d'un côté et la France du respect de l'autre".

"C'est pourquoi j'appelle à un vote conscient et deuxièmement j'appelle à une forte mobilisation des électeurs dès le premier tour. Toute la gauche doit se mobiliser dès le premier tour mais aussi tous les électeurs républicains et humanistes vu ce que l'on entend en ce moment".

Elle précise que son appel s'adresse à cinq catégories d'électeurs. "Ceux qui pensent que les valeurs humaines valent plus que les valeurs boursières doivent se rassembler sur mon nom dès le premier tour" ainsi que "ceux qui pensent qu'il faut réformer sans brutaliser et sans blesser les autres qu'il est temps de réconcilier les solidarités, la responsabilité individuelle et l'efficacité économique ceux qui pensent qu'il est urgent de remplacer la loi du plus fort par loi du plus juste".

"Enfin tous ceux qui estiment que l'ordre juste doit enfin remplacer les désordres injustes dont la France souffre aujourd'hui doivent se rassembler sur mon nom dès le premier tour".

"Je fais confiance aux électeurs. Cela ne sert à rien de faire pression sur eux".

Ségolène Royal s'adresse à tous les électeurs.

"Il faut éviter à la France une droite encore plus dure, lorsque l'on voit les déclarations du candidat de l'UMP, beaucoup plus dur pour les faibles et beauccoup plus généreux pour les forts", déclare la candidate socialiste devant 400 à 500 personnes à la mairie de Belfort, après avoir visité le site d'Alstom.

"La voulez-vous cette France plus juste, plus calme? Voulez-vous le retour à la paix civile?", demande-t-elle, accusant la droite au pouvoir de "distiller les rancoeurs, les haines de toutes sortes".

Elle attend "un sursaut" de la gauche et demande "à tous les citoyens de gauche, à tous ceux qui hésitent mais qui savent ce que la droite recèle de brutalité, de violence, de guerre civile même, puisque rien n'est réglé dans les cités et les banlieues". "Tout cela est contraire aux valeurs républicaines fondamentales".

Ségolène Royal estime avoir affaire à "une droite dure, qui ne dit pas la vérité, cache ses véritables intentions". Il ne faut " pas oublier" que le candidat de l'UMP "est le candidat sortant".

"Il faut que, dès le premier tour, le 22 avril, se mobilisent tous les hommes et toutes les femmes qui veulent que la France se relève, pour que le 22 avril ne ressemble pas à un certain 21 avril". Elle souhaite recueillir "le plus gros score possible".

Ségolène Royal invite les électeurs à se rendre massivement aux urnes. "J'appelle à la lutte contre l'abstention. Ne vous abstenez pas! Tous ceux qui sont inscrits sur les listes doivent voter. Venez voter en toute liberté, mais votez!"

vendredi 13 avril 2007

Les 10 jours pour la victoire(pour voir les 7 piliers cliquez ici)




Ségolène Royal demande à la France de réagir à la situation au Darfour

"Personne ne pourra dire: « on ne savait pas ». Personne ne pourra dire: « on n'a pas vu venir, on a été pris au dépourvu ». Il est temps qu'une voix s'élève pour briser le silence, ce silence d'indifférence et de honte et cette voix, je veux que ce soit la nôtre", estime Ségolène Royal s'indignant des "250.000 morts et plus de deux millions et demi de réfugiés et de personnes déplacées" au Darfour, "des souffrances sans nom, sans nombre".

"Je demande solennellement au président de la République d'élever plus fortement la voix de la France pour peser sur les décisions, pour obtenir des corridors humanitaires pour permettre d'accéder aux populations en détresse. Je demande, et je plaide, pour la protection des personnes déplacées et pour la lutte contre l'impunité".

"La France de la liberté, de l'égalité, de la fraternité ne peut pas se taire plus longtemps par rapport à ce drame! Elle doit intervenir. Quand j'entends le porte-parole de l'Elysée dire que la France travaille à d'éventuelles nouvelles mesures, alors je le dis, cela n'est pas suffisant. Il faut accélérer les choses".

A cet égard, elle a "salué au nom de la France la récente décision de la Cour pénale internationale de lancer ses premières inculpations contre les responsables des actes de barbarie au Darfour". "Il y a là en effet une situation qui heurte la conscience universelle et la France doit être au premier rang, la France de la Révolution française".

Ségolène Royal en réunion publique à Besançon

"Lorsqu'on est candidat à la plus haute fonction de l'Etat, je crois qu'il y a un minimum de pudeur, de morale, d'exigence de vérité, de crédibilité. Comment peut-il être crédible demain en promettant tout le contraire de ce qu'il a fait ?".

Ségolène Royal rappelle que Nicolas Sarkozy, a "promis des choses invraisemblables" aux salariés d'Airbus qu'il a rencontrés le même jour à Toulouse. " M. Forgeard est parti avec la caisse: il leur a dit qu'il n'était pas d'accord , que tous les emplois seront maintenus. Mais qui était au pouvoir lorsque M. Forgeard a été nommé ? C'est M. Sarkozy ! Qui était au pouvoir quand le gouvernement actionnaire l'a autorisé à partir avec une cassette de huit millions d'euros? C'est M. Sarkozy ! Qui a osé nous répondre que l'Etat ne pouvait rien faire quand le plan de suppressions d'emplois a été connu ? Qui a autorisé en tant qu'actionnaire le plan Power 8?"

Elle estime que la méthode du candidat de l’UMP est "une méthode faite de brutalité, de mensonge, de ruptures, de fractures", lui opposant "la force sereine d'un changement efficace". Nicolas Sarkozy, représente "un Etat soumis au Medef, aux groupes financiers". "Moi, je veux être garante d'un Etat impartial qui diminuera son train de vie et garantira le pluralisme des médias".

Ségolène Royal dénonce "cette insupportable théorie où on va débusquer le gène de la pédophilie ou de la délinquance. Les pédophiles doivent se voir reconnaître leur responsabilité. Ils ne sont pas malades, ils sont des prédateurs d'enfants. Donc, ils doivent être poursuivis et condamnés en tant que tels".

Elle revient sur son "contrat première chance" pour les jeunes non qualifiés, l'appelant, "contrat nouvelle chance". Ce contrat, "nous le ferons". Dans une ville rendue célèbre par le conflit des horlogers de Lip il y a bientôt trente ans, elle rend hommage aux ouvriers qui "ont défendu leur outil de travail avec acharnement, avec audace" en continuant de travailler et de produire en occupant leur usine.

Pour rééquilibrer les rapports Nord-Sud et "réformer profondément l'aide au développement", Ségolène Royal prône "l'instauration d'une taxe sur les opérations financières".

Ségolène Royal défend la place des parents d'élèves dans l'école.

"La communauté éducative, une école qui marche, s'appuie sur trois piliers: les élèves, les enseignants, et bien sûr les parents d'élèves", déclare Ségolène Royal lors d'une réunion publique.

"Chaque fois que j'ai vu des élèves en difficulté s'en sortir, c'est parce que leurs parents étaient présents. C'est quand il y a un dialogue entre parents, professeurs et élèves en difficulté que ces élèves peuvent s'en sortir".

Lors d'une rencontre vendredi à la Mutualité sur le thème "femmes et égalité des chances", Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il n'acceptait pas "que les parents soient considérés comme des membres parmi d'autres de la communauté éducative".

"Je ferai abroger par le Parlement cette disposition de la loi Jospin de 1989 (l'article 11 qui crée la « communauté éducative » et donne une place aux parents, ndlr), qui a mis en oeuvre une vision tellement dogmatique et idéologique de l'école", a-t-il ajouté.

La fin programmée des parents à l’Ecole

Paris, le 11 avril 2007


COMMUNIQUE DE PRESSE


La fin programmée des parents à l’Ecole

Lors d'un discours électoral le 6 avril, Nicolas Sarkozy propose de retirer les parents de la communauté éducative. Le candidat affirme qu’il fera abroger cette disposition présente dans la loi de 1989.

La FCPE se demande si le candidat a mesuré les conséquences d'une telle proposition. En voulant abroger cet article, Nicolas Sarkozy souhaite programmer la fin de la participation des parents d'élèves au fonctionnement des écoles et des établissements scolaires ainsi qu’aux instances académiques et nationales.

Pour le candidat, les parents devraient à la fois se soumettre à l’école puisqu’ils auraient "le devoir" de répondre aux convocations des enseignants et des chefs d’établissement, mais aussi soumettre l’école puisqu’ils auraient le droit « de connaître les performances de l’établissement », et de « retirer [leur] enfant d’une école dont le niveau ne permet pas de lui garantir un avenir ».

La FCPE dénonce la mise en concurrence des établissements, et des enseignants entre eux. Cette approche libérale signifie l’éclatement du service public d’éducation.

Qui Nicolas Sarkozy souhaite-il flatter à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle?
Les enseignants nostalgiques d’un ordre ancien, dont il prétend protéger "le droit à être respectés ", en les soumettant à la pression de l’évaluation de leur performance par les parents d'élèves ?
Ou bien les parents, dont il "n’accepte pas qu'ils soient considérés comme des membres parmi d’autres de la communauté éducative", en leur retirant la possibilité de participer à la vie de l'école ou de l'établissement de leurs enfants ?

La FCPE demande que l’on arrête de prendre les parents d’élèves pour des nigauds en prétendant que leurs droits seront renforcés si on leur donne la possibilité de choisir l'établissement de leur enfant.

Cela, n’est pas "rendre l’Ecole aux familles", comme le propose le candidat dans sa réponse aux questions de la FCPE, c’est diviser les parents et les enseignants. Pour la FCPE, parents d'élèves et équipe éducative sont des co-éducateurs investis dans un même projet: la réussite des enfants.

Faire sortir les parents d'élèves de la communauté éducative ne ferait pas d'eux les premiers éducateurs de leurs enfants mais les premiers consommateurs d’école.

La FCPE rappelle aux candidats et candidates que les parents d’élèves sont citoyens et représentent 16 millions d’électeurs. Ils auront à se prononcer sur l’avenir du service public d’éducation et sur celui de leurs enfants. Ils entendent être respectés au sein de la communauté éducative comme c’est leur combat depuis plus d’un demi siècle.

La FCPE réclame un véritable débat sur l’éducation.

jeudi 12 avril 2007

Point presse du 12 Avril

Réactions au meeting de Metz

Ségolène en meeting à Metz

« Oui, je reviens dans mon pays de Lorraine, et je suis ce soir particulièrement émue. Demain, je serai dans mon village, à Chamagne, où j’ai passé mon enfance et toute mon adolescence, mon collège à Charmes, dans ce chef-lieu de canton, Épinal pour le lycée, Nancy pour l’université. Bref, c’est pour cela que je vous appelle mes frères et mes sœurs car, sans vous, sans la Lorraine, je ne serais pas devant vous ce soir.»

Elle développe devant des milliers de personnes sa vision de la France : « La France présidente, c’est ma façon de dire aux Français : oui, vous allez devoir choisir, je l’ai dit tout à l’heure, entre d’un côté la France des clans, celle des puissances de l’argent, du cac 40 et du MEDEF, celle de l’État confisqué par un seul parti, l’UMP, la France des divisions et des oppositions exacerbées qui nous dressent les uns contre les autres, ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas, ceux qui peuvent payer des retraites par capitalisation et ceux qui ne le pourront pas, ceux qui auront les moyens de se soigner et ceux qui ne les auront pas, ceux qui peuvent choisir l’école de leurs enfants et ceux qui n’y songent même pas, celle qui oppose les immigrés d’hier contre ceux d’aujourd’hui, et la liste serait sans fin. Mais ces oppositions-là, c’est une France qui ne marche pas, et c’est une France qui, tôt ou tard, explosera. »

« La France présidente, c’est la France du pouvoir d’achat défendu et celle qui lutte contre les abus bancaires, contre ces surtarifications bancaires insupportables et qui plongent les familles dans l’endettement. Oui, ces tarifications seront contrôlées. Oui, nous protégerons les familles contre le surendettement et contre l’endettement. Oui, nous mettrons fin à ces abus qui font qu’aujourd’hui, les banques font leurs bénéfices sur le dos des plus fragiles et des plus modestes. »

« La France présidente, c’est aussi celle qui investit dans la formation et dans la qualification et dans la matière grise à tous les âges de la vie. C’est celle qui tiendra pour chacun la promesse de l’égalité scolaire, je l’ai dit tout à l’heure. La France présidente prendra tous les moyens de remettre l’école au cœur de tout et en avant de tout, car l’école est le cœur battant de la République. »

« La France présidente apportera aux enseignants la reconnaissance du pays et les moyens d’accomplir leur mission, et la reconnaissance du respect qui leur est due. »

« La France présidente saura pousser chaque élève, depuis la maternelle jusqu’au baccalauréat ou jusqu’à la formation professionnelle, à donner le meilleur de lui-même, à ne pas restreindre ses ambitions, et fera en sorte qu’à chaque étape, le soutien personnalisé dont un enfant et un adolescent a besoin lui soit donné gratuitement, et cela dès la prochaine rentrée scolaire. C’est le soutien scolaire individualisé. »

« La France présidente, c’est celle qui prend le parti pris de répondre à la crise du logement, avec le bouclier logement inclus dans le projet, dans le pacte présidentiel que je vous propose. C’est celle qui sécurise les locataires en créant le service public de la caution, c’est celle qui est capable de tenir sa parole et de construire les 120 000 logements sociaux par an et de les répartir harmonieusement sur l’ensemble du territoire. C’est celle qui lutte contre la spéculation foncière et immobilière qui empêche aujourd’hui de plus en plus de familles de se loger dignement. »

« Et puis la France présidente, c’est celle qui va s’engager et qui va engager l’Europe avec elle dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la protection de la planète. »

« Je suis venue vous parler tout simplement, tout grandement de la France, de celle que nous voulons bâtir ensemble. Je compte maintenant sur chacun et sur chacune d’entre vous, dans cette assemblée chaleureuse, pour faire comprendre à votre tour l’enjeu dont il s’agit : le choix qui s’offre aux Français. »

« On nous dit qu’il y a encore plus de 18 millions d’électeurs indécis. Je respecte cette indécision. Je crois que les Français ont compris que ce choix était très important, qu’une page de l’histoire allait s’écrire, que ce choix allait engager la France pas seulement pour les cinq années qui viennent, mais sans doute, vous l’avez compris, avec la profondeur et la divergence des valeurs et des visions, vous l’avez compris sans doute, pour une génération. »

« Alors je compte sur chacun et sur chacune d’entre vous. Allez convaincre les citoyens un par un, avec ce projet, avec cette explication, avec ce choix, avec ces enjeux, avec cette bataille, projets contre projets, idées contre idées, valeurs de construction contre valeurs de destruction. Allez faire connaître ces nouvelles règles que je vous propose, cet idéal que je veux construire avec vous. »

Communiqué de Ségolène Royal

Les propos du candidat de l’UMP concernant l’origine génétique de la pédophilie et du suicide des jeunes ont suscité l’indignation des scientifiques et des autorités morales. Les généticiens ont rappelé avec force que le gène n’induit pas les comportements et que la prédiction du social par le biologique avait, dans l’histoire de l’humanité, toujours conduit aux pires dérives.

Affirmer que le crime pédophile et le désespoir adolescent seraient inscrits dès la naissance dans le code génétique des individus est un non-sens scientifique. Ce déterminisme simpliste aboutit à considèrer que la famille, l’école, le milieu environnant, la société ne jouent aucun rôle puisque tout est écrit d’avance. A quoi bon l’éducation, à quoi bon la prévention si les individus n’ont pas d’histoire et aucune possibilité de s’améliorer ? Cette conception réduit la personne humaine à une pseudo-prédestination génétique. Elle anéantit par avance toute responsabilité individuelle et toute responsabilité collective.

Déjà, dans le cadre de la préparation de sa loi sur « la prévention de la délinquance », le Ministre de l’Intérieur s’était inspiré des rapports controversés remis en 2005 par l’INSERM puis par M. Benisti, député UMP, qui préconisaient une détection précoce (à trois ans !) de troubles du comportement censés conduire certains bambins sur le chemin des pires déviances.

A l’époque, de nombreux médecins – pédiatres, psychiatres, épidémiologistes… - avaient mis en garde contre les dangers de cette approche déterministe. En février dernier, le Comité national d’éthique a fermement condamné cette confusion entre prévention et prédiction.

Notre conception de la société est à l’inverse de cette brutalité qui assigne à chacun, dès la naissance, un destin tracé d’avance.

Nous croyons, nous, qu’aucune fatalité ne scelle irrémédiablement le sort d’un enfant ou d’un jeune. Nous croyons, nous, qu’on n’a pas le droit de réduire la souffrance psychique d’un adolescent tenté de se donner la mort à un désordre génétique qui dispense de l’entendre. Nous croyons, nous, que le crime pédophile doit être poursuivi sans faiblesse et l’enfant protégé de cette destruction. Mais l’efficacité, en ces domaines, suppose de ne pas confondre la biographie avec la biologie.

La défense des droits de l’enfant et la protection de la jeunesse contre les violences ont tout à perdre du retour des théories néo-conservatrices qui assignent chacun à la fatalité génétique.

C’est aussi cela l’enjeu de cette élection présidentielle où les Français ont à choisir entre deux visions de la jeunesse et deux projets de société.

Ségolène Royal

mardi 10 avril 2007

Franchise: rencontre Ségolène Royal / médecins

Spot 2 de campagne

Communiqué du Comité de campagne de Ségolène Royal

Les propos de Nicolas SARKOZY tendant à attribuer aux gènes la pédophile et les tendances suicidaires des jeunes sont inacceptables.

Bien entendu la pédophilie doit être poursuivie et condamnée et le suicide des jeunes doit faire l’objet d’un vaste plan de prévention, mais prétendre que les comportements sont prédéterminés c’est considérer que l’Éducation, la famille, la mixité ne jouent aucun rôle, pas plus que la liberté humaine. C’est aussi anéantir par avance toute responsabilité personnelle.

Le débat présidentiel oppose bien deux conceptions de l’être humain, deux modèles de société.

D’un côté, la tentation de l’obscurantisme, de l’autre la confiance dans la raison et le progrès. C’est le sens de notre combat pour la laïcité. D’un côté, une société où une place est assignée à chacun par une sorte de prédestination, de l‘autre une société où aucun combat n’est perdu d’avance, où chacun doit pouvoir construire librement son destin. C’est cette vision de l’Homme, c’est ce modèle de société qu’ensemble nous défendons.

Nous croyons profondément à l'éducation et à la politique.

Christiane Taubira commente les déclarations de Nicolas Sarkozy sur les prédestinations génétiques.


"Nous croyons profondément à l'éducation et à la politique: à l'éducation qui arme, qui instruit, qui prépare à la maîtrise de ses choix personnels, à la politique qui décide, qui transforme les conditions de vie et rend possibles les promotions aussi bien sociales qu'individuelles".

Pour elle, les déclarations de M. Sarkozy ne sont "ni une diversion ni un faits divers, mais la révélation charpentée d'une vision de la société où tout est joué, où l'éducation ne sert à rien pour échapper au déterminisme, où la politique ne sert strictement à rien puisque tout est déjà défini et déterminé".

Les prises de position du candidat UMP reviennent à "une démission politique, une absence de confiance dans l'éducation, une démission individuelle".

Ségolène Royal s’exprime sur le cas de l’Iran.

"L'Iran doit se conformer au traité de non-prolifération et aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est-à-dire arrêter l'enrichissement et se soumettre à tous les contrôles de l'AIEA" (Agence internationale de l'énergie atomique).

"La prolifération nucléaire n'est pas acceptable, surtout dans cette région qu'elle pourrait avoir pour conséquence de déstabiliser encore davantage", ajoute Ségolène Royal jugeant l'attitude de l'Iran "d'autant plus inquiétante que son président a déclaré vouloir la fin de l'Etat d'Israël".

Elle appelle Téhéran à "retrouver la voie de la raison et le sens des responsabilités". "C'est une grande et ancienne Nation qui a vocation à jouer un rôle important dans la région, mais ce rôle doit être d'apaiser et non pas d'aggraver les tensions".

La candidate socialiste rappelle qu'elle a été "la première à adopter, malgré les critiques de tous ordres, une position d'extrême fermeté face au risque de voir ce pays se doter du nucléaire militaire via son programme d'enrichissement de l'uranium".

Durant la primaire au PS, Ségolène Royal s'est prononcée pour l'interdiction pour l'Iran d'accéder au nucléaire civil comme militaire. Le 4 décembre dernier, en Israël, après son investiture par le PS, elle a promis de faire de cette position sa ligne officielle si elle était élue présidente de la République en mai

Ségolène Royal montre des qualités de chef d'état

Jean-Pierre Chevènement invité d’Europe 1.


Jean-Pierre Chevènement évoque la campagne : « Nous sommes dans la dernière ligne droite, il faut marquer le point. Je pense que Ségolène Royal qui est à beaucoup d’égard une candidate atypique va affirmer fortement sa présence au premier tour. Je suis confiant pour le second. »

Il rappelle : « Je pense que Ségolène Royal avance très fermement sur le terrain des propositions sociales. On l’a vue à Aulnay-sous-Bois avec les ouvriers, on l’a vue devant des entreprises en difficulté dans les Ardennes. Elle s’est occupée, elle a pris l’initiative de mettre sur le devant de la scène le dossier Airbus. Elle tient un discours qui est tout à fait clair. »

« Elle peut être amenée à aborder d’autres sujets. L’identité nationale, elle en a donné sa version, celle du patriotisme républicain qui n’a rien à voir ni avec le nationalisme, ni avec le détournement des symboles nationaux que ce soit par la droite ou par l’extrême droite, mais c’est nécessaire aussi. Une candidate ne peut pas seulement camper sur les thèmes privilégiés qui sont normalement ceux de son camp. Il faut aussi qu’elle montre sa capacité à rassembler, à voir les choses de plus haut. »

Interrogé sur la candidate socialiste, Jean-Pierre Chevènement répond : « Ségolène Royal d’abord est quelque chose de nouveau, c’est une femme qui peut devenir présidente de la République, c’est un changement de génération incontestablement, c’est une socialiste mais qui est capable de parler, je ne dirais pas à côté, mais de violer certains tabous ou ronrons habituels, on l’a entendue s’exprimer sur la sécurité ou bien sur la Nation. »

« Ségolène Royal donne le spectacle d’un calme absolument olympien, je n’ai jamais vu une femme aussi résistante et aussi constante, manifestant une grande égalité d’humeur. Elle est mobile, c’est certain, elle observe mais elle se tiendra aux grands axes qu’elle a dessinés et en particulier aux grandes réformes sociales que les Français sont en droit d’attendre et qui correspondent à notre époque comme par exemple la Sécurité Sociale professionnelle. »

Pour lui, voter Ségolène Royal « est un vote utile pour le changement, je veux dire pas le vote utile en soi, le vote utile pour le changement. Jean-Marie Le Pen c’est un cul-de-sac, chacun sait très bien qu’il fera élire le candidat qui lui serait opposé s’il parvenait au deuxième tour en face de lui. Donc, il n’y a aucun changement à attendre d’un vote Le Pen. Monsieur Bayrou, je ne parlerai pas, il n’a pas de programme. Quant à monsieur Sarkozy, on voit bien qu’il entraînerait une régression sociale qui signerait la fin du grand compromis social élaboré à la fin de la Deuxième guerre mondiale. »

« Un vote utile pour que ça change, parce qu’il n’y a pas de vote utile en soi, dans l’abstrait, on ne peut pas faire litière des débats politiques. Or, Ségolène Royal fait un certain nombre de propositions en matière d’universités, de recherche, sur l’Europe qu’elle veut redresser, elle veut une Europe qui protège. Elle veut dépasser le clivage du oui et du non, ça c’est très original. »

Il ajoute « Mieux je la connais et plus j’apprécie son extraordinaire force de caractère, sa constance, son inventivité et la bonne humeur qu’elle a su conserver tout au long de ce qui est une épreuve, et je parle en connaissance de cause, être candidat à la présidence de la République c’est très dur. Eh bien, Ségolène Royal montre des qualités qui sont des qualités de chef d’Etat. »

Sarko: flagrant délit de mensonges

lundi 9 avril 2007

Spot 1 de campagne

Lettre de Ségolène Royal aux Français à l'étranger.


Paris, le 9 avril 2007

Mes chères et chers compatriotes,

La France est à un tournant de sa vie politique.

Les 22 avril et 6 mai prochains, vous choisirez le ou la Présidente de la République.

Vivant à l'étranger, vous percevez mieux que quiconque l'importance que revêt aux yeux du monde l'élection présidentielle française de 2007.

Ce n'est pas seulement parce que l'image de la France est en jeu, mais parce que, vous le savez, de son image dépend sa capacité à agir.

Cette élection revêt une importance toute particulière pour ceux qui, comme vous, sont éloignés de leur pays pour des raisons personnelles ou professionnelles.

C'est pourquoi j'ai décidé de m'adresser à vous, grâce aux adresses électroniques que vous avez communiquées lors de vos démarches consulaires récentes. Elles ont été transmises, avec la liste des électeurs, à tous les candidats. Je ne le ferai qu'une fois avant le premier tour, et une fois entre les deux tours. Ensuite je demanderai à mon équipe de campagne la destruction de cette base de données.

Vous le savez, le rayonnement de notre pays a été écorné par la présence du Front National au second tour de la présidentielle de 2002. Il a pâti de l'échec du référendum européen de 2005.

Pour autant je refuse l'idéologie du déclin dont nous abreuvent certains prophètes de mauvais aloi.

Je crois en une morale de l'action et en la force de la volonté politique pour relancer la dynamique économique, sociale, culturelle de notre pays, pour répondre à l'urgence écologique, pour redéfinir les rapports Nord-Sud, la solidarité internationale, et le rôle de la France en Europe et dans le monde.

Vous êtes l'exemple de l'énergie et du dynamisme dont sait faire preuve notre pays.

Vous avez fait un choix courageux, celui de l'expatriation. Votre présence à l'étranger est une chance et une richesse pour chacun.

Contrairement à ceux qui ne s'intéressent qu'aux conditions de votre retour, je souhaite que la France s'occupe de vous pendant votre séjour outre-frontières.

Or depuis cinq ans, force est de constater que le réseau consulaire français recule. Des consulats ont été supprimés, de même que de nombreux centres et instituts culturels, l'aide sociale consulaire a diminué. Notre action culturelle et notre audiovisuel extérieur sont affaiblis par des dispositifs incohérents, leurs moyens ont été rognés.

La France doit renouer avec la volonté de faire entendre sa voix dans le concert des nations. Cette voix de la francophonie que je souhaite porter et amplifier, pour défendre partout dans le monde nos valeurs : la fraternité, la démocratie et la paix.

Je m'engage donc pour renforcer le rayonnement de la France à l'étranger par une politique de partage, d'aide et de soutien. Comme l'éducation est au cœur de mon projet, c'est à l'éducation que je pense d'abord : je veux renforcer les établissements scolaires français à l'étranger, notamment en augmentant le nombre de bourses pour les enfants qui y sont scolarisés et en diminuant de moitié d'ici à 2012 les coûts de scolarité à la charge des familles. Je veux aussi mettre en place une protection sociale minimale pour tous les Français de l'étranger. Je veux enfin qu'une nouvelle impulsion soit donnée à notre politique culturelle à l'extérieur, car le rayonnement de notre pays passe par la valorisation de notre formidable création, dans toute sa diversité, et par la promotion de notre langue.

Enfin dans le cadre de la réforme des institutions et de l'instauration d'une 6e République, je m'engage pour que les Français à l'étranger soient représentés par des députés à l'Assemblée nationale.

Je vous invite à consulter l'ensemble de mes propositions, disponible sur le site www.ffe-ps.org.

Nous avons connu trop d'occasions manquées : je veux que cette élection présidentielle soit utile à la France.

La France est forte quand elle est solidaire, elle est belle quand elle est diverse, elle est écoutée quand elle est respectée.

Mes chers compatriotes, la France que je vous propose de bâtir ensemble, c'est une France plus juste et plus forte, qui retrouve sa place en Europe et dans le monde.

C'est l'objectif de mon Pacte Présidentiel, et c'est l'engagement que je prends aujourd'hui devant vous.

Dès le 22 avril, ensemble, faisons gagner la France.

Vive la République ! Vive la France !

Ségolène Royal en réunion publique à Carmaux.

Jean Jaurès a assumé le devoir d'invention et s'est affranchi des dogmes.



"Ici à Carmaux, on sait ce que c'est que de lutter", rappelle Ségolène Royal dans l'ex-cité minière où Jean Jaurès s'est illustré dans la défense des mineurs en grève au tournant du XXe siècle.

Elle célébre Jaurès "révolté par la dure condition ouvrière de son temps" et qui "n'hésite pas à se ranger du côté de ceux qui luttent pour leur dignité".

Le député de Carmaux "dénonçait un système de métal qui traite les hommes comme une marchandise, moi je dis la même chose aujourd'hui".

Mais, Jean Jaurès est aussi celui qui "a assumé le devoir d'invention" et s'est "affranchi des dogmes". Aujourd'hui aussi, "n'ayons peur d'aucune idée, n'ayons pas peur d'avancer, répondons aux problèmes, au désespoir, mettons en mouvement nos intelligences collectives à l'abri de tous les dogmes".

C'est dans ce cadre que Ségolène Royal resitue le "Contrat première chance".

"J'ai le souci de l'efficacité" pour "ceux qui sont désespérés de quelque chose qui ne vient pas". "Avec moi, quelque chose viendra parce que j'aurai la force de bousculer tout ça et que j'ai compris vos impatiences".

Dans cette région où est parlé l'occitan, la candidate socialiste se déclare "favorable à l'enseignement des langues régionales" qui "enrichissent l'identité nationale". "Nous ratifierons la charte des langues régionales".

Elle s'est aussi prononcée pour "une Europe capable de protéger les siens d'une mondialisation mal maîtrisée", tout en se défendant d'être nationaliste. "Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, mais beaucoup y ramène", ajoute-t-elle, citant Jean Jaurès.

dimanche 8 avril 2007

Ségolène Royal marche droit vers le premier tour


"Je serai cette présidente-là qui agira, qui suivra sa ligne, qui marchera droit". A quinze jours du premier tour, Ségolène Royal allie détermination et humilité, démentant tout "flottement" dans la dernière ligne droite.

Après plusieurs jours de flou, la candidate socialiste à la présidentielle a réussi à transformer les zigzags sur son "contrat première chance" en fermeté.

Tout au long d'une tournée de trois jours dans le Sud-Ouest, elle a pris les Français à témoin de sa volonté de "tout essayer" pour lutter contre le chômage tout en remodelant en profondeur le dispositif destiné aux jeunes sans formation.

A l'inverse de "décisions moulinées en haut dans les ministères", la présidente de Poitou-Charentes, partisane de la "démocratie participative", revendique le droit à "l'expérimentation".

Face aux Cassandre, de gauche comme de droite, Ségolène Royal se déclare même "très contente" qu'il y ait un débat sur l'emploi des jeunes - ce qui lui permet de poursuivre la bataille sur le terrain social et non sur celui de la sécurité.

"Si je suis attaquée par la droite, c'est parce qu'elle sait très bien que c'est le coeur du sujet", fait valoir la candidate du "travail pour tous".

En privé, certains proches ne cachent pas que la mesure, si importante soit-elle, a été mal vendue au risque d'ouvrir une brèche dans laquelle s'est engouffrée la gauche de la gauche."Cela leur redonne un peu d'air", analyse un conseiller.

A quinze jours du but, seule la LCR dépasse les 2% d'intentions de vote. Les sept candidats à gauche du PS peinent à émerger face à la tentation du "vote utile", cinq ans après le 21 avril 2002 et l'élimination en forme de coup de tonnerre de Lionel Jospin dès le premier tour.

A Lézignan-Corbières samedi, lors d'un meeting sous les pins et le soleil, Ségolène Royal a d'ailleurs appelé les électeurs à lui offrir "le plus gros score possible" dès le premier tour.

"A TOUCHE-TOUCHE"

La campagne, cette "mobilisation populaire", "je la sens bien", confie-t-elle avant de s'amender.

"Rien n'est fait. Il y a encore 45% des Français qui disent qu'ils n'ont pas fait leur choix". Les sondages la donnent également toujours derrière Nicolas Sarkozy - au premier comme au deuxième tour.

"Je ne suis pas gagnante dans les sondages mais il n'y a pas de morosité" chez les électeurs, dans les meetings et les réunions publiques, assure la première femme à avoir une chance réelle d'accéder à l'Elysée.

Si on additionne le "vote de gauche utile" et le "vote anti-Sarko puissant", il n'y a "pas de doute" pour Benoît Hamon que la candidate du PS, du MDC et du PRG sera au deuxième tour.

"Les gens veulent un affrontement, la baston" entre la gauche et droite dont ils ont été privés en 2002, estime le député européen.

Pour aider à la "cristallisation" des intentions de vote, Ségolène Royal veut utiliser les deux dernières semaines de campagne à "clarifier" les "éléments de choix", projet contre projet.

D'un côté sa "France présidente", "celle qui prend soin des hommes et des femmes parce qu'elle a compris que le capital humain, c'est sa force et donc son avenir". De l'autre "des clans, des clivages, des conflits" et des Français "dressés les uns contre les autres".

Pour Julien Dray, le premier tour va se jouer "à touche-touche", ce qui plaide pour une campagne "dans la réactivité", "pas cadenassée".

C'est une bonne chose de "s'enfoncer dans la France profonde" mais il faut pouvoir "changer à toute vitesse", explique le "conseiller spécial" de la candidate.

Après une succession de tournées de trois jours en province, Ségolène Royal devrait donc réduire ses déplacements et consacrer ses discours aux "grandes fonctions régaliennes" du chef de l'Etat.

A Metz, mercredi, elle parlera de politique étrangère avant une visite de terrain réduite jeudi matin.

Il lui restera ensuite deux "meetings secs" avant le premier tour: à Nantes le 17 pour évoquer les réformes institutionnelles et à Toulouse le 19 aux côtés de José Luis Zapatero, président socialiste du gouvernement espagnol

Le choix François Bayrou ou l'inutilité politique

I) François Bayrou n’est pas un barrage à Nicolas Sarkozy: c’est une impasse politique.

François Bayrou dans une démarche électorale s’est fait le champion du « ni droite ni gauche », or au regard de son parcours personnel mais aussi des positions politiques de son groupe nous constatons qu’il est et demeure un véritable homme de Droite. Comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou a été ministre des gouvernements d’Édouard Balladur et d’Alain Juppé. François Bayrou et l’UDF ont voté la quasi-totalité des textes de loi proposée par l’UMP durant cette législature notamment ceux de régression sociale (assurance maladie, droit du travail, loi de finances…)

Au niveau institutionnel. Après avoir longtemps été opposé à un changement institutionnel d’importance, François Bayrou propose désormais une VI° République qui demeure
floue.
Comme Nicolas Sarkozy, il veut un pouvoir présidentiel fort et l’effacement du 1er Ministre. (réforme de l’article 20 de la constitution)
Un gouvernement exécutant les décisions présidentielles
Une dose de proportionnelle qui varie du simple au double et donc peu crédible
Un ralliement tardif au non cumul des mandats

François Bayrou à l’Elysée, la crise assurée :

François Bayrou tient un discours illusoire. Il fait semblant de croire que les Français plébisciteraient une majorité centriste –alors que De Gaulle lui même en 1958 n’avait obtenu que 20 % des suffrages exprimés pour son nouveau parti ?
En fait, la réalité politique de l’UDF, des députés élus par un électorat de droite, ne pourrait amener qu’une assemblée nationale dépendante de l’UMP- les centristes étant minoritaires du fait de l’impossibilité de réformer le mode de scrutin entre le 6 mai et le 1er juin.
Il ne pourrait y avoir qu’un gouvernement viable que de droite alors que, s’il était élu, il ne pourrait l’être qu’avec une grande part de l’électorat de gauche.

Cela serait le contraire de sa proposition centrale (la seule vraiment audible d’ailleurs) de faire un gouvernement d’union nationale dépassant le clivage droite-gauche. Cela serait signer une gigantesque escroquerie électorale.

Après une campagne démagogique, la mise en œuvre de la stratégie Bayrou pourrait avoir comme effet redoutable d’accentuer le fossé entre les citoyens et la politique et, à terme certainement de renforcer les extrêmes.

II) François Bayrou, candidat antisystème de salon

En matière économique et sociale, François Bayrou incarne la continuité dans la précarisation. Dans ce secteur comment être surpris par la forte imprégnation libérale du candidat centriste quand on sait que François Bayrou a été conseillé par Alain Madelin qui « se sent plus proche, sur bon nombre de points, du candidat de l’UDF que de celui de l’UMP. » (le Monde du 23 février 2007).

François Bayrou: Un bilan libéral et des propositions libérales

A- En matière de Service Publics :

Comme l’UMP et N.Sarkozy, François Bayrou et l’UDF ont accéléré le mouvement de la libéralisation et le démantèlement des services publics via
la libéralisation des télécommunications et la privatisation de France Télécom,
la libéralisation totale du secteur de l’énergie,
l’ouverture du capital des opérateurs historiques (EDF et GDF) et leur transformation d’établissement public en société anonyme

B- Les propositions de F Bayrou en matière d’emploi et de politique salariale

François Bayrou se situe dans la continuité de la politique économique et sociale menée par l’UMP depuis 5ans. Il lui arrive même de prendre pour model M Thatcher et R Reagan.

Comme Nicolas Sarkozy qui dit « travailler plus pour gagner plus » F Bayrou propose au salarié le « jeu libre des heures supplémentaires pour gagner plus »
Comme Nicolas Sarkozy et le MEDEF François Bayrou ne parle jamais des 1,5 millions de salariés qui voudraient travailler plus et sont contraints d’accepter des temps partiels. (ces salariés sont pour 80% des femmes)
Comme Nicolas Sarkozy et le MEDEF, François Bayrou veut un contrat de travail unique plus souple pour les employeurs notamment en matière de licenciement. C’est la généralisation de la précarisation du CNE
Comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou ne veut pas abroger le CNE (qui n’a que très peu créé d’emploi et qui s’est substitué au CDI)
Comme le veut le MEDEF, François Bayrou veut privilégier la « rupture de contrat par consentement mutuel » ce qui affaiblira les salariés et réduira leur indemnisation en cas de licenciement.
Comme Nicolas Sarkozy et le MEDEF, François Bayrou est opposé à la RTT et entend donc finaliser son démantèlement.
Comme Nicolas Sarkozy, et le MEDEF, François Bayrou n’entend pas augmenter le SMIC.

François Bayrou et l’injustice sociale

François Bayrou là encore se situe dans le credo libéral, où la solidarité avec les plus fragiles réside dans les mots.
Comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou veut continuer la politique d’exonération de cotisations aux entreprises (son programme en prévoit pour 8 milliards) sans contrepartie en matière de création ou de sauvegarde de l’emploi. .. La cour des comptes a émis un avis très sévère sur cette logique
François Bayrou veut réduire les impôts et donc continuer à assécher les recettes de l’Etat pour mieux l’affaiblir. Il poursuit donc l’œuvre de précarisation de l’Etat que le RPR et l’UMP se sont toujours attachés à mettre en œuvre.
Comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou n’entend pas remettre en cause les niches fiscales qui bénéficient aux plus aisés.
François Bayrou veut élargir l’assiette de l’ISF pour mieux diminuer la contribution des plus riches….

La connivence entre l’UDF et l’UMP durant l’ensemble de cette législature alliée aux similitudes programmatiques des candidats François Bayrou et de Nicolas Sarkozy, démontre à quel point François Bayrou ne constitue pas une alternative crédible au programme de l’UMP et encore moins un barrage contre Nicolas Sarkozy.

François Bayrou incarne bien la version « modérée » du projet de Nicolas Sarkozy au service de son propre intérêt. Il se veut l’incarnation de l’homme providentiel issue des terroirs et de la France éternelle et entretient une image conservatrice de la société française (« la France elle veut qu’on mette les choses à leur place » Conseil national de l’UDF en 2006).



Au mieux « la révolution pacifique » qu’appelle François Bayrou de ses vœux se solderait par une « révolution de palais » et une crise politique forte par une accentuation de la décrédibilisation du politique.

Ainsi « voter François Bayrou » quand on veut rompre avec la logique libérale de l’UMP notamment, quand on veut plus de justice sociale et un vrai changement, est, à tout point de vue, une erreur et une source assurée de désillusions graves.



L’alternative c’est Ségolène Royal qui la propose, la candidate du vrai changement