mardi 10 avril 2007

Ségolène Royal montre des qualités de chef d'état

Jean-Pierre Chevènement invité d’Europe 1.


Jean-Pierre Chevènement évoque la campagne : « Nous sommes dans la dernière ligne droite, il faut marquer le point. Je pense que Ségolène Royal qui est à beaucoup d’égard une candidate atypique va affirmer fortement sa présence au premier tour. Je suis confiant pour le second. »

Il rappelle : « Je pense que Ségolène Royal avance très fermement sur le terrain des propositions sociales. On l’a vue à Aulnay-sous-Bois avec les ouvriers, on l’a vue devant des entreprises en difficulté dans les Ardennes. Elle s’est occupée, elle a pris l’initiative de mettre sur le devant de la scène le dossier Airbus. Elle tient un discours qui est tout à fait clair. »

« Elle peut être amenée à aborder d’autres sujets. L’identité nationale, elle en a donné sa version, celle du patriotisme républicain qui n’a rien à voir ni avec le nationalisme, ni avec le détournement des symboles nationaux que ce soit par la droite ou par l’extrême droite, mais c’est nécessaire aussi. Une candidate ne peut pas seulement camper sur les thèmes privilégiés qui sont normalement ceux de son camp. Il faut aussi qu’elle montre sa capacité à rassembler, à voir les choses de plus haut. »

Interrogé sur la candidate socialiste, Jean-Pierre Chevènement répond : « Ségolène Royal d’abord est quelque chose de nouveau, c’est une femme qui peut devenir présidente de la République, c’est un changement de génération incontestablement, c’est une socialiste mais qui est capable de parler, je ne dirais pas à côté, mais de violer certains tabous ou ronrons habituels, on l’a entendue s’exprimer sur la sécurité ou bien sur la Nation. »

« Ségolène Royal donne le spectacle d’un calme absolument olympien, je n’ai jamais vu une femme aussi résistante et aussi constante, manifestant une grande égalité d’humeur. Elle est mobile, c’est certain, elle observe mais elle se tiendra aux grands axes qu’elle a dessinés et en particulier aux grandes réformes sociales que les Français sont en droit d’attendre et qui correspondent à notre époque comme par exemple la Sécurité Sociale professionnelle. »

Pour lui, voter Ségolène Royal « est un vote utile pour le changement, je veux dire pas le vote utile en soi, le vote utile pour le changement. Jean-Marie Le Pen c’est un cul-de-sac, chacun sait très bien qu’il fera élire le candidat qui lui serait opposé s’il parvenait au deuxième tour en face de lui. Donc, il n’y a aucun changement à attendre d’un vote Le Pen. Monsieur Bayrou, je ne parlerai pas, il n’a pas de programme. Quant à monsieur Sarkozy, on voit bien qu’il entraînerait une régression sociale qui signerait la fin du grand compromis social élaboré à la fin de la Deuxième guerre mondiale. »

« Un vote utile pour que ça change, parce qu’il n’y a pas de vote utile en soi, dans l’abstrait, on ne peut pas faire litière des débats politiques. Or, Ségolène Royal fait un certain nombre de propositions en matière d’universités, de recherche, sur l’Europe qu’elle veut redresser, elle veut une Europe qui protège. Elle veut dépasser le clivage du oui et du non, ça c’est très original. »

Il ajoute « Mieux je la connais et plus j’apprécie son extraordinaire force de caractère, sa constance, son inventivité et la bonne humeur qu’elle a su conserver tout au long de ce qui est une épreuve, et je parle en connaissance de cause, être candidat à la présidence de la République c’est très dur. Eh bien, Ségolène Royal montre des qualités qui sont des qualités de chef d’Etat. »

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