vendredi 4 mai 2007

Lille: dernier meeting

Message de Ségolène Royal à la veille du second tour de l'élection présidentielle



"Venez voter, ce choix vous concerne, car votre vie quotidienne en dépend".

Publication statistiques de la délinquance

Communiqué de Delphine Batho,

Secrétaire nationale du Parti socialiste chargée de la Sécurité

A quelques heures de la clôture de la campagne officielle pour le second tour de l'élection présidentielle, le ministère de l'Intérieur communique des statistiques "quadrimestrielles" de la délinquance en dehors de toutes les procédures habituelles.

Il s'agit d'une tromperie grossière qui vise à influencer le vote des électrices et des électeurs.

Ces chiffres sont mensongers et cette petite manoeuvre de dernière minute doit être vigoureusement dénoncée.

Ségolène Royal à Lorient

Ségolène Royal affirme qu'il y a "quelque chose d'indécent dans la campagne". Le candidat de l'UMP "ne peut pas cacher son arrogance, il arrive, c'est un bon acteur, parfois à la dissimuler".

"J'entends dire par le candidat de la droite que « les carottes sont cuites ». Lui qui se dit le candidat du peuple, c'est le peuple qui va décider dimanche du visage de la France".

"Ne vous laissez pas démobiliser par les sondages, relayés par les médias amis du pouvoir. Faisons mentir tous ces sondages, et leurs relais, tous ceux qui sont au pouvoir de l'argent, des intérêts et sont liés au pouvoir" ajoute-telle devant plus de 3000 personnes.

"Sur la chaîne Bouygues et dans les journaux de Lagardère, on assiste tous les jours à des tracts électoraux".

"Dressez-vous pour la lumière ! Refusez l'esprit de revanche. Refusez tous les mensonges et toutes les haines".

"Il reste deux jours pour rester debout, pour saisir notre bulletin de vote et ne pas laisser faire le matraquage des sondages. Restez debout! C'est vous le peuple français".

"Dressez-vous contre tous les systèmes, contre tous les pouvoirs concentrés, dressez-vous pour la morale publique, dressez-vous pour une France forte. "

"En avant, nous pouvons gagner, nous allons gagner !"

SECURITE :

Lors du débat, Nicolas Sarkozy a ironisé sur le souhait de Ségolène Royal de faire accompagner les policières de nuît jusqu'à chez elles (suite aux viols dernièrement de deux d'entre elles). Pourtant, un dispositif ayant le même objectif pour les femmes travaillant le soir existe déjà à Montréal où les bus les raccompagnent aux pieds de leurs immeubles. En banlieues, les patrouilles du soir peuvent ramener les policières. On peut citer aussi l'exemple de Berlin où les taxis sont gratuits pour les femmes à partir de 3 heures du matin.

D'autre part, le vrai bilan de Nicolas Sarkozy, c'est :

+ 30 % d'agressions depuis 2002.

+ 11 % de violence faites aux personnes.
+ 26% pour le nombre de faits de violence à l'école.
Quand hier 20 000 voitures brûlaient par an, c'était pour Nicolas Sarkozy un échec de la gauche. Avec près de 45 000 voitures brûlées en moyenne chaque année depuis 2002, ce ne serait pas un échec de l'ancien ministre de l'intérieur, mais une réussite personnelle.
12 000 policiers agressés en 2006.
3 semaines d'émeutes dues à une très mauvaise gestion de la crise de l'automne 2005.
Le bilan de l'ancien ministre de l'Intérieur est particulièrement mauvais et prouve l'incapacité du candidat en matière de sécurité.

IRAN

Nicolas Sarkozy n'a toujours pas saisi l'enjeu terrible pour la sécurité du monde. Il n'a pas compris que passer du nucléaire civile au nucléaire militaire est une simple question d'enrichissement d'uranium.
La position de Ségolène Royal qui est celle de l'AIEA, de l'UE et du Conseil de Sécurité des Nations Unies consiste à dire : pour l'Iran, pas de nucléaire civil tant que l'Etat ne se soumet pas aux contrôles de l'Agence. Plus qu'une question de bon sens, il s'agit d'une question de sécurité.

35 HEURES , HEURES SUPPLEMENTAIRES

Nicolas Sarkozy n'a pas répondu : pourquoi ne les a-t-il pas supprimées, Il a reconnu devant Ségolène Royal, que cela était une formidable avancée sociale.

Dans quel pays, dans quelle économie, Nicolas Sarkozy a vu que ce sont les salariés qui choisissent leurs horaires de travail ?

Les deux Lois Fillon permettent déjà largement le recours aux heures supplémentaires. 37% des salariés à temps plein font des heures supplémentaires et ils font 55 heures par an en moyenne. Moins de 40% des salariés à temps plein ont fait une heure supplémentaire en 2006.


Effectuer des heures supplémentaires, c'est consacrer moins de temps à sa vie familiale.
Cette même étude montrait que cette mesure détruirait l'emploi. Une entreprise de 20 personnes détruirait 2 emplois pour faire faire 4 heures supplémentaires aux autres.

DROITS DE SUCCESSION

La suppression des droits de succession a été la première mesure de Berlusconi en 2001.
De plus, c'est une mesure couteuse (5 milliards d'euros) on ne peut relancer ni la consommation ni l'investissement avec une telle mesure. Elle est économiquement inefficace car l'imposition sur le patrimoine ne concerne qu'un francais sur cinq. C'est donc une mesure de clientélisme qui vise d'abord les plus riches ...

RETRAITES

Nicolas Sarkozy a continué dans la désinformation en prétendant que le financement des retraites était résolu par la Loi Fillon jusqu'en 2008. Le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) dit en réalité qu'il manque à peu près 50% du financement, et par ailleurs, qu'un rendez-vous en 2008 sera indispensable pour trouver une solution pour combler le « trou ».En disant que cela était financé jusqu'en 2020, Nicolas Sarkozy reconnait lui même que le problème n'est pas réglé définitivement et que cette réforme n'est donc pas la solution tant attendue ...
Il a annoncé hier qu'il augmenterait les petites retraites de 25% en finançant cette mesure par la réforme des régimes spéciaux. Cette augmentation coûterait spontanément au moins 10 milliards d'euros.

NUCLEAIRE :

Sur l'EPR, Nicolas Sarkozy n'a pas contesté la position de son gouvernement qui est celle de l'avoir imposé sans concertation pour ensuite assurer son lancement par un décret pris quelques jours seulement avant l'élection présidentielle. Ségolène Royal annulera le décret et remettra le dossier sur la table.
Nicolas Sarkozy, pourtant ancien ministre de l'Intérieur et ministre d'Etat, a été incapable de répondre à la question de Ségolène Royal et ignorait donc qu'il s'agissait de la troisième génération de réacteur.
Ségolène Royal a raison de rappeler que la part du nucléaire représente 17% de l'énergie totale (électricité, gaz, charbon, pétrole, hydraulique, énergies renouvelables) consommée en France et 78 % de l'énergie produite en France est d'originie nucléaire et non 50 % comme l'a dit Nicolas Sarkozy.

Ce que propose Ségolène Royal

L’injustice des propositions de Nicolas Sarkozy
- Possibilité de déduire de l'ISF les investissements dans les PME (à concurrence de 50.000 euros) et l'abaissement à 50 % du bouclier fiscal, dont l'effet principal est de supprimer l'impôt sur les très grandes fortunes, tout en le maintenant pour les propriétaires plus modestes
- Mise en place d'une TVA sociale dès 2008, dont l'effet principal sera de faire payer aux consommateurs l'allègement des cotisations accordé aux entreprises, au détriment du pouvoir d'achat et de la croissance

Ce que propose Ségolène Royal
La candidate du pouvoir d’achat

• Le SMIC porté à 1500 euros le plus vite possible. Une conférence nationale sur les salaires, les revenus et la croissance avec les partenaires sociaux pour négocier la progression du pouvoir d’achat de tous les salaires modestes.
• Développer la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes (organisation, conditions, aménagement du temps de travail, pénibilité, temps partiel subi...)
• Revaloriser immédiatement les petites retraites (première priorité de la réforme des retraites) : augmentées de 5% et payées au 1er jour de chaque mois.
• Revaloriser immédiatement de 5% les allocations aux personnes en situation de handicap.
• Doubler l’allocation de rentrée scolaire versée aux familles en deux fois.
• Créer un service universel bancaire : tarifs bancaires réglementés par l’Etat ; agios et pénalités liées aux incidents de paiement plafonnés et systématiquement l’objet d’une facture.
• Mettre en place un indice des prix reflétant réellement la dépense des ménages modestes et dépendant ainsi de l’évolution de toutes les prestations sociales (minima sociaux, SMIC, retraites).

Ayez confiance. La France sera bien présidée et ses intérêts défendus.

Ségolène Royal dans Le Parisien.
Ségolène reviens sur le débat avec le candidat de l’UMP : « Je voulais que ce débat montre clairement quel est l'enjeu de dimanche et notamment en quoi Nicolas Sarkozy est responsable du bilan du gouvernement actuel. Je voulais aussi montrer la démagogie de certaines de ses propositions. Ainsi, après avoir visité un foyer de femmes battues sans papiers, il leur a promis la régularisation. Comme je n'imagine pas que le propos ne valait que pour ce foyer-là - ou alors l'impartialité de l'Etat serait remise en cause - ,vous imaginez jusqu'où sa promesse peut conduire ! D'autant qu'il a promis aussi un autre jour la nationalité française à toutes les femmes martyrisées du monde. Ce qui doit représenter au moins 200 millions de personnes ! Soit Nicolas Sarkozy promet n'importe quoi, soit il n'est pas responsable. Combien de promesses, en réalité, pourrait-il tenir ? Sûrement pas ses promesses d'allègements fiscaux, qui dépassent de loin ce que Margaret Thatcher a fait en dix ans de pouvoir et qui conduirait à la ruine des services publics. Et puis son programme est rempli d'injustices. Je ne citerai que le bouclier fiscal, qui consiste à rembourser une partie de l'impôt des plus riches contribuables, comme cette riche héritière qui vient de récupérer plus de 7 millions d'euros. »

« Je porte des convictions. Je ne suis pas dans le calcul. Le sort réservé aux élèves handicapés à l'école ne peut laisser personne indifférent. J'avais imposé l'accueil des enfants trisomiques à l'école maternelle et, aujourd'hui, le gouvernement est revenu en arrière et on ne veut plus d'eux : est-ce que cette situation scandaleuse, cette souffrance des familles ne méritent pas du coeur et de l'indignation ? »

« Depuis des mois, il y a eu une campagne orchestrée par la droite mettant en doute ma compétence, voire m'accusant de fragilité. Je pense que le débat a permis de rétablir la vérité aux yeux de tous les Français. Tous ceux qui me connaissent le savent : je suis une femme solide, au clair sur mes convictions, capable de défendre les intérêts de la France. Aux indécis, je dis donc : « Ayez confiance. La France sera bien présidée et ses intérêts défendus. »

« Je souhaite rassembler une majorité de Françaises et de Français sur mon pacte présidentiel et sur les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. Je ne fais pas, comme Nicolas Sarkozy, de procès d'intention. Je pense, en effet, que ses propositions - qui consistent à privilégier toujours une catégorie au détriment des autres, à chercher en permanence un bouc émissaire, à ne pas être respectueux des Françaises et des Français, bref à jeter de l'huile sur le feu comme on l'a vu avec l'emploi de mots violents comme Kärcher - divisent et ne peuvent pas ramener la sérénité et la confiance dont nous avons besoin. La fermeté, ce n'est pas des mots, mais des actes ! »

« Ma première décision sera de constituer la meilleure équipe gouvernementale pour la France. Et, après, d'agir vite. Le premier chantier sera celui des emplois tremplins pour les jeunes. Je réunirai tout de suite les présidents de région et je leur dirai de mettre en place tout de suite, en concertation avec l'Etat et les chefs d'entreprise, le premier volet du plan prévu pour cinq ans et qui doit conduire à la création de 500 000 emplois. Sans oublier les contrats première chance pour les jeunes sans qualification. Et puis nous réunirons très vite la conférence nationale sur les salaires pour décider rapidement de la revalorisation du smic, des petites retraites et aussi des bas salaires afin que la hiérarchie des salaires ne soit pas écrasée. Il faut redonner confiance aux acteurs économiques de notre pays et faire repartir la croissance. Je m'y engage. Et puis je préparerai la rentrée scolaire pour que, dès septembre, la priorité éducative soit une réalité. »

Interrogée sur les sondages, Ségolène Royal répond : « Pour moi, le seul qui vaille, c'est le vote des Français. A ceux qui n'ont pas encore choisi, je dis : « Avec moi, il n'y a aucun risque, vous avez tout à gagner. » La France, si je suis élue, sera une France rayonnante et confiante dans son avenir. Je m'appuierai sur la majorité la plus large possible, car il faut sortir de l'affrontement bloc contre bloc. Je travaillerai avec tous ceux qui m'ont soutenue ou dont les idées convergent largement avec mon projet. Je tiendrai compte du vote des Français. Et notamment de celui qui s'est exprimé au premier tour. On ne peut pas faire comme si François Bayrou n'avait pas réuni sur son nom plusieurs millions d'électeurs. Une démocratie moderne, c'est aussi cette capacité à sortir de l'affrontement systématique. »

"Venez massivement aux urnes et venez faire mentir les sondages"

Sur RTL, Ségolène Royal a appelé les Français à voter massivement dimanche.

"Venez massivement aux urnes et venez faire mentir les sondages".

Interrogée par un journaliste sur ses projets en cas de défaite, elle a répondu : "Arrêtez de conditionner vos électeurs sans arrêt, arrêtez de vous laisser formater par les sondages, laissez les électeurs choisir !

J'espère que je vais gagner, je crois que les choses ne sont pas faites, il ne faut pas que les électeurs se laissent assommer par les sondages.

Moi, je leur demande d'abord de venir voter massivement et aussi de se révolter contre cette façon de faire qui consiste à dire que puisque les sondages ont parlé, les urnes ont parlé.

Il reste deux jours, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer, les Français réfléchissent encore, il y a des gens encore indécis, des électeurs encore qui s'interrogent.

Dans la part d'électeurs qui se disent indécis ou hésitants, il y a là une marge de manoeuvre pour faire gagner la France et je veux que la France gagne avec les valeurs que je défends.

Aujourd'hui, je vous demande de vous mobiliser, d'ouvrir les yeux, de regarder la confrontation d'un projet contre un autre.

La France n'a pas besoin de plus de violence, de Français opposés les uns contre les autres, la France a besoin de se redresser en mobilisant ce qu'il y a de meilleur dans l'être humain".

Venez partager ce désir d’avancer ! Venez rendre à la France son sourire, son espérance, sa confiance en elle.

Ségolène Royal en meeting à Lille
« C’est vous, peuple de France, qui avez fait ce que je suis ici ce soir, devant vous : une femme volontaire, une femme libre, une femme combattante, une femme affranchie, une femme qui ne dépend d’aucun clan, d’aucun dogme, d’aucune puissance d’argent, d’aucun groupe de médias, une femme qui sent tout simplement qu’elle a la responsabilité de parler aussi au nom des sans voix, de ceux qui ont trop longtemps pensé que la politique ne pouvait plus rien pour eux, de ceux qui étaient désespérés d’attendre quelque chose qui ne venait pas. C’est avec vous tous et vous toutes que je veux, dimanche prochain, réussir la France présidente et vous conduire à la victoire ! »

« Vous le savez, je ne veux pas d’une France du chacun pour soi, dominée par la loi du plus fort et par la concentration du pouvoir entre quelques mains, toujours les mêmes. Je veux une France qui soit à l’avant-garde d’une Europe sociale, qui lutte contre les délocalisations et qui protège la planète, je veux une France qui se réforme sans brutalité, sans mépris et qui répare la fracture républicaine. Voilà la France présidente que nous allons construire dimanche ! »

« Avec vous, nous ferons reculer toutes les injustices, toutes les formes de violence, toutes les formes de brutalité. Avec vous, la France présidente remettra les citoyens au cœur de l’action politique, et la parole que vous avez prise durant cette campagne, vous devrez la garder et ne plus jamais la lâcher, parce que la démocratie aura un souffle nouveau, grâce à la réforme des institutions. La République, c’est vous, la démocratie c’est vous, je la veux pour vous, mon projet, c’est vous, et c’est tous ensemble que nous allons le construire.< /em> »

« Je ne veux plus voir un ouvrier, une ouvrière commencer au SMIC et terminer quarante ans plus tard au SMIC. Non ! Dans une France moderne, ce n’est plus possible. La France présidente garantira à chaque salarié la possibilité de progresser dans son travail, dans sa qualification, dans son salaire, et donc de donner l’exemple de l’effort récompensé pour tous, et pas seulement pour quelques-uns. »

« Voilà le projet que je vous propose, voilà la France moderne que nous allons construire ensemble. Voilà ce que j’appelle construire un avenir pour chacun, le respect pour chacun. Mais le progrès social pour tous, parce que cela n’est pas incompatible avec une croissance économique qui repart, bien au contraire, c’en est même la condition, la première condition, c’est cet investissement massif dans la valeur humaine, dans la ressource humaine, dans la formation professionnelle, dans la qualité des hommes et des femmes, et c’est parce que les hommes et les femmes, les salariés de ce pays, les travailleurs de toutes les professions se remettront debout en ayant l’espérance de progresser et d’avancer que la France entière se redressera et avancera. Voilà ce que nous allons bâtir ensemble. »

« On dit aujourd’hui que la France est en déclin. C’est vrai qu’elle est tirée, et parfois désespérément, vers le bas, et que chacun se demande : « Mais quelle va être l’étape suivante ? Est-ce que je vais être un peu plus dégradé vers l’échelon du dessous ? » C’est comme cela aussi que l’on attise les jalousies, que l’on attise les haines, l’esprit de revanche. Nous, nous n’avons aucun esprit de revanche, nous avons un esprit de conquête, nous avons l’optimisme au cœur, nous avons la joie au cœur, nous voulons rendre à la France son sourire. »

« Ce que je vous propose, c’est de faire converger les énergies positives, c’est que chacun trouve en lui-même, au plus profond de lui-même une énergie qui ne demande qu’à se déployer. Ce que je veux, c’est que chacun puisse déployer cette énergie qu’il sent au sein de lui-même, mais cette énergie qui est parfois si bridée, bridée de tant de blocages, bridée de tant de discours négatifs, bridée de tant d’ombres, ce que je veux déployer à travers le pays et en chacun de vous, ce n’est pas la part d’ombre qui sommeille en nous-mêmes, et qui est parfois dangereusement flattée ici ou là, non, ce n’est pas la part d’ombre que je veux réveiller, c’est la part de lumière, c’est la part d’espérance, c’est la part de la joie, c’est la part du sourire, c’est la part de la France qui s’aime telle qu’elle est, c’est la part de l’imagination, c’est la part du regard fraternel, du regard posé sur celui qui va moins vite, sur celui qui est plus lent, sur celui qui est différent, sur celui qui a du mal à s’intégrer, sur celui qui comprend que d’un côté, on lui propose d’aller toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus haut, de franchir je ne sais quelle étape, de gagner je ne sais quel maillot jaune, de franchir je ne sais quelle marche, et celui qui ne va pas assez vite, il sera laissé sur le bord du chemin ! Mais non ! Moi je vous dis : chacun ira à son rythme, et nous attendrons ceux qui vont un peu plus lentement, sans freiner ceux qui veulent accélérer. Mais nous ne laisserons pas dans le fossé ceux qui vont un peu plus lentement, au contraire, nous les prendrons par la main, et nous leur dirons : vous êtes différents, c’est un peu plus difficile, mais on va essayer tous ensemble que ces différences reculent parce que justement, on va se tenir par la main.»

« Parce que je sais que nous allons réussir à rendre la France meilleure, je sais que nous allons réussir à donner à chacun la chance de pouvoir progresser, je sais que nous allons réussir à réaffirmer les valeurs fondamentales qui nous font tenir debout ensemble. Je sais que nous allons réussir à faire reculer toutes les formes de violence. »

« Oui, je vous propose de bâtir une France présidente de la non-violence, de la non-arrogance, de la non-brutalité, parce que nous n’avons pas le droit, compte tenu de l’immensité des défis qu’il y a à relever, nous n’avons pas le droit de perdre de l’énergie dans les brutalités et les violences, c’est de l’énergie perdue. Je veux tout simplement qu’il n’y ait que des énergies positives. Et ce soir, à Lille, je vous demande de mobiliser vos énergies positives !»

Communiqué de Bruno Rebelle / Déclarations de Nicolas Sarkozy sur le nucléaire

Bruno Rebelle, conseiller de Ségolène Royal, s'inquiète des erreurs et des approximations du candidat de l'UMP sur le dossier très sensible et particulièrement stratégique qu'est le nucléaire.

Nicolas Sarkozy, qui avait été en charge du dossier en tant que ministre d'Etat, ministre des finances, du budget et de l'industrie, a été incapable de répondre à la question de Ségolène Royal et ignorait que l'EPR est un réacteur nucléaire de troisième génération.

Ségolène Royal a raison de rappeler que la part du nucléaire représente 17% de l'énergie totale (électricité, gaz, charbon, pétrole, hydraulique, énergies renouvelables) consommée en France. La part du nucléaire dans la production d'électricité est de 78%.

En revanche le chiffre annoncé par Nicolas Sarkozy de 50% ne correspond à rien !

Enfin, concernant la disponibilité des ressources d'uranium, les chiffres cités par Ségolène Royal sont ceux donnés par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique et l'Association mondiale de l'énergie nucléaire. Selon ces agences, les réserves d'uranium sont estimées à 30 ans de fonctionnement des réacteurs actuels dans le monde, pour un coût de production inférieur à 40$ par kg d'uranium, et qui augmentent jusqu'à 80 ans de fonctionnement si on accepte un coût de 130 $/kg.

Nicolas Sarkozy évoque des ressources « prévisibles » bien supérieures en oubliant de préciser que le prix d'exploitation de ce minerai serait alors incompatible avec la compétitivité de la production électronucléaire.

jeudi 3 mai 2007

Ségolène Royal : "Jouer avec le handicap comme vous venez de le faire est proprement scandaleux."

Le débat entre Ségolène Royal et le candidat de la droite a permis de mettre en lumière la scolarisation des enfants handicapés.

Le candidat de la droite a proposé le droit des parents d'un enfant handicapé à se rendre devant un tribunal pour exiger l'accueil de leur enfant à l'école publique. Une proposition absurde, les mères et les pères de ces enfants ayant bien d’autres problèmes que de se battre pour une place de crèche devant un tribunal. Et les tribunaux étant déjà bien occupés.

Ségolène Royal a rappelé qu'elle avait créé le Plan Handiscol, favorisant la scolarisation des enfants handicapés, qui s'est accompagné de la création de "7000 postes d'auxiliaires d'éducation". Postes qui ont été supprimés par le gouvernement du candidat de la droite. "Moins d'un enfant [handicapé] sur deux n'est plus accueilli dans les écoles" par rapport cinq ans plus tôt.



Les réactions de l'UMP contestées par les associations

"Depuis ce matin, j'entends des chiffres qui me font bondir. C'est affligeant !", déclare à LCI.fr Stephen Creton, vice-président de C'est mon école à moi aussi, association de parents qui milite pour la scolarisation des enfants handicapés ou "porteurs de maladies invalidantes". "Il y a plus d'enfants handicapés inscrits à l'école mais il faut voir dans quelles conditions", pointe-t-il. Les auxiliaires issus d'associations qui s'occupaient de ces enfants ont été remplacés par "des auxiliaires d'Etat, moins nombreux et pas formés", assure ce médecin urgentiste, père de deux enfants handicapés. "Il ne doit pas y en avoir plus de 500 pour 20.000 enfants", estime-t-il.Dans certains cas, l'accompagnement est assuré par "des chômeurs de longue durée, sans aucune compétence dans ce domaine, payés une misère, à qui l'on propose un contrat d'un an renouvelable une fois", poursuit Stephen Creton. Par ailleurs, "les enfants handicapés passent entre une et trois heures par semaine à l'école, six s'ils ont de la chance", déplore-t-il. "C'est ce que j'appelle une scolarisation alibi", poursuit-il. Conséquence : les enfants ne parviennent pas à rester au niveau, "donc, ils dégagent".Quant à passer devant les tribunaux pour faire valoir ses droits, comme le souhaite le candidat de la droite, il s'agit d'un "constat d'échec". "Les premières années d'école sont primordiales, explique Stephen Creton. Le temps de passer devant le tribunal, il sera déjà trop tard, la vie du gamin sera déjà foutue."

Par ailleurs, la fédération des Associations pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) souligne jeudi que la scolarisation des enfants handicapés, "dont les premiers jalons furent posés par le plan "Handiscol" de 1999, est un droit depuis 2005 dont l'application est encore "défaillante".

"Entre 10.000 et 15.000 enfants sont sans solution de scolarisation, en école ordinaire ou en établissement spécialisé", affirme dans un communiqué la fédération, qui se félicite que ce thème "entre dans le débat" de la présidentielle grâce à Ségolène Royal. Elle rappelle que les "premiers jalons" de la scolarisation des handicapés "furent posés par le plan Handiscol en 1999", lancé par Mme Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire.

Mais la fédération affirme que l'application de ce droit "malgré des progrès manifestes", est "encore aujourd'hui défaillante" depuis 2002.

L'"accompagnement des enfants est insuffisant", puisqu'on compte "un accompagnant pour 17 élèves" et "le nombre d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) et d'emplois vie scolaire (EVS) est manifestement insuffisant", dit-elle.

La fédération condamne l'"insuffisante" information des familles concernées par le ministère de l'Education nationale, le déficit de formation des enseignants et personnels, et les difficultés rencontrées par les enseignants référents, "perdus dans le ‘maquis’ de l'administration".

(1) Ségolène Royal était alors ministre déléguée à la famille, à l'enfance et aux personnes

Erreurs et contre-vérités du candidat de la droite

La sécurité

- M. Sarkozy déclare que la délinquance a baissé de 10% depuis 2002. En réalité, ce sont les vols de voitures qui ont diminué en raison des dispositifs anti-vol plus performants sur les voitures. En revanche, il y a 30% d’agressions de plus qu’en 2002 et 26% de plus de faits de violences à l’école.

- S’agissant de l’ironie de M. Sarkozy sur la protection proposée aux femmes policières, il est rappelé que ce dispositif existe à Montréal où des bus (ou des patrouilles du soir) raccompagnent les policières chez elles.



Les 35 heures

- M. Sarkozy affirme que les 35 heures n’ont pas créé d’emploi. C’est faux. Un rapport du Ministère des finances publié, lorsque M. Sarkozy était ministre, reconnaissait la création d’au moins 300.000 emplois grâce aux 35 heures.



Michel Didier

- M. Sarkozy s’abrite derrière les informations de l’institut économique Rexecode, dont le dirigeant, M. Michel Didier, a appartenu au Conseil d’Analyse Economique créé par L Jospin.

- L’actuel patron de Rexecode a toujours été un économiste libéral. Le gouvernement de Lionel Jospin était capable de nommer des opposants politiques dans des organismes de conseil. M. Sarkozy n’en imagine même pas la possibilité.



Retraites

- M. Sarkozy indique : « jusqu’en 2020 on n’a pas de souci majeur à avoir quant au financement de nos retraites ».

Cette assertion est infirmée par le Conseil d'Orientation des Retraites (COR), lui-même, qui indique qu'il manque 50% du financement. Chacun sait qu’un rendez-vous sera nécessaire en 2008 pour combler le déficit du régime des retraites. Toujours selon le COR, le besoin de financement des régimes de retraite sera, au minimum, de 0,7% de PIB par an d'ici 2025. En outre, le gouvernement auquel a appartenu M. Sarkozy n’a pratiquement pas doté le fonds de réserve des retraites.

- M. Sarkozy se trompe quand il affirme que la pénibilité du travail est prise en compte dans la loi Fillon sur les retraites. Des négociations sont en cours dans les branches professionnelles et n’ont pas abouti. Souvenons-nous des propos de F. Fillon qui disait « la pénibilité au travail, c’est subjectif ».



Fiscalité

- M. Sarkozy , ancien ministre des finances, a dit : « nous sommes le pays d’Europe qui avons les impôts les plus élevés ». Nous rappelons au contraire que la France est un des pays d’Europe où l’impôt sur le revenu est le plus bas : 10,2% du PIB contre 13,7% de la moyenne européenne. Si M. Sarkozy appelle impôts l’ensemble des prélèvements obligatoires, ce qui est un regrettable manque de précision pour un ministre des finances, il est rappelé que la France a des taux inférieurs à ceux des pays du nord de l’Europe.

- M. Sarkozy annonce qu’il permettra la déduction fiscale des salaires et des cotisations sociales des employés à domicile. Ce dispositif existe déjà dans la proportion de 50% des montants. M. Sarkozy l’ignorait-il ou entend-il porter le taux à 100%. Ce qui permettrait à M. Forgeard de bénéficier de chauffeurs, de jardiniers… gratuits.



La formation professionnelle

M. Sarkozy souhaite que des filières professionnelles puissent obtenir les mêmes diplômes que les filières générales.

Il ignore donc que grâce aux formations par alternance (à l’apprentissage) on peut déjà, depuis plusieurs années, obtenir un BTS et un diplôme d’ingénieur.



L’Education

Quand M. Sarkozy explique que la diminution des postes de l’Education nationale est due au transfert des TOS (personnels de service des établissements scolaires) vers les départements et les régions, il se trompe. 37.000 emplois (12.000 enseignants et 25.000 personnels d’assistance éducative) ont été supprimés depuis 2002.



Europe

- M. Sarkozy affirme que MM. Zapatero, Blair et Mme Merkel lui auraient donné leur accord sur un traité simplifié. C’est un mensonge. D’abord parce qu’aucun dirigeant responsable ne donne d’accord à un candidat non élu avant une négociation à 27 pays. Ensuite parce que ni M. Zapatero, ni Mme Merkel n’ont, à ce jour, défendu la position d’un traité simplifié.

- M. Sarkozy indique que ceux qui souhaitent un nouveau référendum sur les institutions européennes « veulent faire repasser la constitution ». Ce raisonnement est surprenant : qu’est-ce qui interdit de présenter un texte différent aux Français et aux autres Européens ? M. Sarkozy ajoute qu’il faut « débloquer la situation en Europe en modifiant les institutions européennes ». Il faut donc un nouveau traité. Comment fait-il pour consulter les Français ? Et pourquoi n’a-t-il pas dit dans le débat qu’il avait choisi la voie parlementaire ?

Communiqué des directeurs de campagne de Ségolène Royal / Sondage Opinion Way

A qui profite un tel sondage?

L'institut Opinion Way a déjà à plusieurs reprises démontré son manque de fiabilité. Sans aucune précision sur les marges d'erreur, cet organisme proclame que le candidat de la droite serait le vainqueur du débat d'hier soir sur tous les sujets économiques et sociaux, abandonnant les restes d'empathie à Ségolène Royal pour les thèmes dits compassionnels. Jean-Louis Bianco et François Rebsamen, co-directeurs de campagne de Ségolène Royal, s'insurgent contre ces pratiques et dénoncent des manoeuvres de commande.

Ségolène Royal : "Quand on entre dans la politique et en particulier à ce niveau, il faut accepter d’aller jusqu’au bout."

Ségolène Royal revient sur le débat avec Nicolas Sarkozy dont elle garde une « bonne impression, je pense que c’est toujours important de débattre. C’est un moment éminent de l’histoire de cette campagne pour l’élection présidentielle. C’est un moment fort, un moment démocratique, crucial, qui je pense, a permis aux Français de se faire une idée plus précise à la fois du tempérament des candidats et aussi du fond des sujets, même si bien évidemment en deux heures, nous ne pouvons pas épuiser tous ces sujets. »

« Je porte les valeurs auxquelles je crois, très profondément, elles sont en moi et je n’ai aucune raison de les minimiser surtout dans une confrontation comme celle-ci, où les Français vont avoir le choix entre deux types de sociétés. Celle que je propose qui consiste à réformer sans brutaliser, à cesser d’opposer les Français, les uns contre les autres. A penser que les valeurs humaines doivent toujours l’emporter sur les valeurs financières, à imaginer la France de demain, en particulier en lui donnant la possibilité de déployer tous ses talents, en particulier pour créer des entreprises et pour débloquer la machine économique. Et donc je crois que cette confrontation au sens de débat, était bien vue, hier, elle était claire. »

« Je crois que l’on n’est jamais trop offensif, lorsqu’il s’agit de défendre des convictions, des valeurs et puis ensuite je pense que la personne qui incarnera demain, la France et qui exercera les plus hautes responsabilités, doit faire preuve de grande fermeté sur la question des fondamentaux, parce que c’est la preuve aussi que demain, je serais en capacité de défendre très fermement les intérêts de la France. »

« Quand on entre dans la politique et en particulier à ce niveau, il faut accepter d’aller jusqu’au bout, des débats d’idées et ne pas toujours se mettre en posture de victime. Si un responsable politique se met en posture de victime, comment demain pourrait-il défendre les intérêts de la France, dès lors qu’il aurait en face de lui, des gens un peu structurés, un peu résistant, un peu offensif, donc je crois qu’être offensif et garder intact au cœur la capacité d’une révolte, d’une insoumission, d’une colère saine, face à des injustices ou face à une forme d’immoralité politique qui consiste à dire le contraire de ce que l’on fait, je pense que c’est le signe au contraire d’une structuration extrêmement solide. »

« L’élection présidentielle, c’est un contact direct entre une personnalité et le peuple français. Aujourd’hui je dépasse les clivages politiques, je veux rassembler à la fois toute la gauche, mais je m’adresse aussi aux électeurs du centre, parce que je veux demain, en tout état de cause travailler avec eux. »

« Je les rejoins sur un certain nombre de thématiques, en particulier la question de la lutte contre la dette, puisque j’ai repris une des propositions de François Bayrou, qui consiste à dire et je crois qu’il a raison sur ce point, que toute la marge de manœuvre de la croissance qui dépassera les 2,5 % sera entièrement consacré au remboursement de la dette. Je veux dépasser ces clivages, prendre les bonnes idées là où elles sont y compris dans le camp qui n’est pas le mien, parce que je crois que c’est comme ça que la France deviendra imaginative et créative. »

« Vous savez, moi, je fonctionne de façon très simple, je franchis les étapes les unes derrière les autres en m’y consacrant totalement, je crois que c’est cela, qu’attendent de moi, les millions de personnes qui espèrent, qui espèrent très, très profondément que la France va changer. »

François Hollande : réactions suite au débat.

Gérard Miller: analyse du discours de Sarkosy

Moi je serai la présidente de ce qui marche, sans œillères.

"Aujourd'hui, les Français s'inquiètent beaucoup de la montée des violences et des agressivités dans la société française. Le nombre de faits de violence à l'école a augmenté de 26%". Ségolène Royal plaide pour "une France où l'agressivité et les violences reculent".

"Je crois que la morale politique demande que les responsables rendent des comptes par rapport à ce qu'ils ont fait. Vous estimez-vous pour une part responsable de la situation dans laquelle se trouve la France aujourd'hui ?"

Les "agressions ont augmenté depuis 2002" alors que "M. Sarkozy, vous aviez parlé de la 'tolérance zéro".

"Le commissariat de Clichy que vous aviez promis, il n'est toujours pas ouvert".

La candidate socialiste conteste la proposition de Nicolas Sarkozy de supprimer un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite. Citant le viol d'une femme policier à la sortie de son commissariat à Bobigny, elle estime que "peut-être que cette femme ne se serait pas fait violer" "s'il y avait davantage de policiers". Elle évoque la délinquance sexuelle "qui vous en conviendrez avec moi, n'a rien de génétique".

"Non, M. Sarkozy, je ne diminuerai pas le nombre de fonctionnaires". "Les agents publics seront protégés, en particulier les femmes" qui "seront raccompagnées à leur domicile lorsqu'elles sortent tardivement de leur commissariat de police."

Concernant l’éducation, Ségolène Royal estime qu’il « faut un nouveau pacte éducatif ». «il y a beaucoup de souffrances, les enseignants ont besoin d’ une revalorisation de leur travail, les violences ont augmenté, 50 000 emplois jeunes ont été supprimés. Je remettrai l’éducation au cœur de tout. Je veux que tous les enfants sortent de l’école avec un bagage. » Elle propose ainsi un « service public de la petite enfance », « l’école obligatoire dès trois ans » et « la mise en place d’un soutien scolaire individualisé ». Ségolène Royal estime nécessaire de « diviser les gros collèges », afin qu’il n’y ait pas plus de 600 élèves par collège et de limiter les classes à 17 élèves par classe pour que les enseignants aient un vrai travail individualisé avec l’élève.

La candidate socialiste veut porter la croissance à un rythme de croisière de 2,5%. Pour résorber la dette, il faut "d'abord relancer la croissance" pour aller vers un "taux de 2,5%". "Je le ferai en faisant un nouveau pacte avec les entreprises", et ce n'est "pas incompatible avec le progrès social, bien au contraire". "Je vais concentrer sur les PME les aides publiques" et les "allègements de charge". Les PME qui réinvestissent leurs bénéfices verront ainsi l'impôt sur les sociétés "divisé par deux".

"Si la croissance est supérieure à 2,5% (par an), à la fois je finance mon pacte présidentiel et s'il y a davantage de croissance je prends l'engagement que tout ce qui sera au-dessus de 2,5% de croissance sera consacré au remboursement de la dette".

Ségolène Royal propose une "nouvelle étape, mais une vraie cette fois" de régionalisation pour supprimer les "doublons" et "lutter contre toutes les formes de gaspillage d'argent public". Ce sera "une véritable réforme de l'Etat" pour qu'il soit "plus rapide, plus efficace et plus économe".

"Ce n'est pas moi qui gère l'assurance maladie, mais c'est quand même de l'argent public qui est dépensé et des cotisations qui sont payées sur des salaires". "Je redéploierai", car "moi je le pourrai".

"C'est la cohérence politique de la répartition des responsabilités. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'il se passe ? Vous avez une loi de la décentralisation tellement confuse, qu'elle a entraîné une superposition des compétences entre les différentes collectivités territoriales et qui fait que tout le monde s'occupe de tout. "

"Sur la question des heures supplémentaires, moi je crois que votre proposition est non seulement dangereuse mais inefficace". On ne travaille pas suffisamment, parce qu'il y a trop de personnes au chômage".

Or, avec la proposition d'exonération des 35 heures, "un employeur aura davantage intérêt à donner des heures supplémentaires à un salarié qu'à recruter". Par ailleurs, "les heures supplémentaires sont possibles aujourd'hui, vous le savez bien". Or, "cette possibilité-là n'est même pas utilisée par les salariés. Pourquoi ? Parce qu'ils ne veulent pas forcément travailler plus".

"Moi je propose au contraire de donner de l'emploi à ceux qui n'en ont pas", aux jeunes en particulier avec les emplois tremplins. « Moi je serai la présidente de ce qui marche, sans œillère .»

"Si vous pensez que les 35 heures ont fait autant de dégâts, pourquoi ne les avez-vous pas supprimées?"demande-t-elle à Nicolas Sarkozy. "Parce que vous savez bien que ça correspond à un progrès social". Et "elles ne sont pas responsables de tous les maux de la terre".

Toutefois, "la deuxième loi sur les 35 heures a été une loi trop rigide". "Je suis capable de regarder les choses telles qu'elles sont. Cela a créé des difficultés dans les petites entreprises, c'est vrai", donc "nous rediscuterons des 35 heures" pour voir "de quelle façon elles peuvent être généralisées et dans quelle branche".

"La réponse très précise sur les 35 heures, c'est qu'il y aura sur ce sujet comme sur les autres la négociation entre les partenaires sociaux, branche par branche". En l'absence d'accord, il n'y aura "pas de généralisation des 35 heures dans les entreprises concernées".

"Nous réformerons les régimes spéciaux, y compris le vôtre"."Vous ne parlez jamais du régime spécial des parlementaires et celui-ci aussi je le remettrai à plat".

Ségolène Royal estime que le bouclier fiscal défendu par Nicolas Sarkozy était "très injuste", citant en exemple une "riche héritière" qui a reçu "sept millions d'euros" de remboursement d'impôt en raison de l'application de cette nouvelle mesure. "Il faut faire attention aux injustices fiscales" et "à la façon dont vous voulez exonérer un certain nombre de patrimoines élevés".

A propos du nucléaire, "Vous avez une approche très approximative sur un sujet extrêmement technique mais en même temps extrêmement grave. Vous venez de dire une série d'erreurs. Cela peut arriver mais il faudra que vous révisiez un peu votre sujet".

"Il serait sans doute plus intelligent d'investir déjà dans la quatrième génération" des centrales nucléaires. Il faut "maintenir la part du nucléaire" mais "augmenter la part de l'énergie renouvelable".

La candidate socialiste souhaite que les questions liées à l’immigration soient "dégagées de tout enjeu politicien". Elles "ne doivent pas être exploitées. Aller arrêter un grand-père devant une école et devant son petit-fils, ce n'est pas acceptable dans la République française". Ségolène Royal se déclare favorable aux régularisations "au cas par cas".

mercredi 2 mai 2007

Discours meeting Charlety

Réaction de François Hollande

Réactions concert à Charlety

Grand concert pour Ségolène Royal

Ségolène Royal au concert-meeting de Charléty.

Devant plus de 60 000 personnes, Ségolène Royal s'engage à "rassembler toutes les énergies d'où qu'elles viennent" si elle était élue, disant avoir "entendu" à la fois les messages des candidats de gauche et des électeurs centristes.

"Je ne désignerai aucun ennemi sur le territoire français et même ceux qui n'ont pas mon opinion politique seront associés aux réformes. Je rassemblerai toutes les énergies d'où qu'elles viennent".

"J'ai entendu les candidats de la gauche antilibérale : oui, « la vie vaut mieux que les profits », j'ai entendu l'idéal altermondialiste : « un autre monde est possible »". "J'ai entendu le message des électeurs du centre et des républicains de progrès : rien ne se fera sans goût de la démocratie, sans une Europe qui fonctionne et surtout sans un Etat impartial".

Ségolène Royal revient sur les propos de Nicolas Sarkozy "Il disait que tout était de la faute de mai 68. Quelle mouche l'a piqué? Car Mai 68, c'était il y a 40 ans". "Tout semblait calme autour du Palais omnisports de Bercy", poursuit-elle en évoquant le meeting au cours duquel Nicolas Sarkozy a souhaité dimanche voir "liquider" l'héritage de 68: "Mais à l'écouter, à l'intérieur, ce n'étaient que voitures fumantes, barricades, charges de police, délitement des valeurs, laxisme des moeurs, crise de l'autorité".

"La machine à remonter le temps avait été mise en marche. A Bercy, on était en juin 68. Moi, je ne souhaite pas que la France parvienne à ce point de blocage pour précisément susciter comme en mai 68 des révoltes, des revendications, des grèves qui ont tout bloqué".

"Le Palais de Bercy, ce n'est pas la remontée des Champs Elysées, Malraux, ce n'est pas Doc Gynéco, François Mauriac, ce n'est pas Bernard Tapie, et Nicolas Sarkozy, ce n'est pas le général de Gaulle. Alors il faut garder son calme et son sang froid et réformer la France avant qu'elle ne se soulève".

"A Bercy, on a fait ovationner le mot Kärcher, on a parlé de liquider une partie de notre histoire. J'appelle tous les Français à y réfléchir en conscience, à se rassembler sur d'autres valeurs".

"Nous savons à quoi va conduire le passage en force et la brutalité. La fameuse rupture annoncée est une fracture républicaine".

"Je vous salue peuple de France, peuple libre, peuple fier, peuple insoumis et qui veut la victoire".

Elle poursuit :"J'ai reçu tellement de bonheur partagé ce soir que tout le reste est oublié. Je suis avec vous, libre, droite, pour, dimanche prochain, faire gagner la France".

"Je suis solide, je le savais mais le courage du combat politique, je l'ai construit avec vous pendant les 18 mois de campagne électorale. Mon courage, c'est vous, mon courage, c'est pour vous, mon projet, c'est vous!".

Ségolène Royal veut "pour son pays la paix et la fraternité". "Vous êtes là pour une France rassemblée et fière de l'être. Vous êtes là pour une France qui libère les énergies, crée des richesses et les répartit bien" ajoute-t-elle, invitant les Français à "écrire une nouvelle page de l'histoire de France" dimanche.

"Maquiller un bilan n'est pas tâche facile. Certains réécrivent l'histoire, captent celle des autres pour brouiller les pistes et créer de la confusion dans les esprits".

"Nous ne sommes pas rassemblés un 1er mai par hasard. Cette date a un sens historique. Elle est la fête de la solidarité et de la demande de dignité du monde ouvrier".

Déclinant les principales mesures de son programme, elle s'engage à revaloriser les bas salaires, affirmant que "la vraie valeur travail, c'est d'abord payer le travail à sa valeur".

Ma candidature "c'est le choix de l'audace, mais aussi de la réconciliation; c'est le choix de l'harmonie, c'est le choix de la paix, de la réussite, de la justice, de l'énergie, c'est le choix d'une France plus juste et donc d'une France plus forte".

"La voulez-vous, cette France qui se relève ? La voulez-vous, cette France souriante ? La voulez-vous, cette France optimiste ? La voulez-vous, cette France qui tend la main ? La voulez-vous, la liberté ? La voulez-vous, l'égalité ? La voulez-vous, la fraternité ?"

"La voulez-vous la victoire ?" "Alors en avant, rassemblons-nous, prenons-nous la main, aimons-nous les uns les autres, construisons ensemble".

José Bové rencontre Ségolène Royal.

José Bové indique après sa rencontre avec Ségolène Royal à son QG de campagne qu'il faut qu'il n'y ait "pas d'abstentionnistes au second tour" et que les gens "votent très clairement pour Ségolène Royal".

"On est devant un choix de société".

"Il y a une alternative possible" entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, "un homme dangereux pour nos libertés, le candidat du Medef et de l'alignement sur une politique qui est plus celle de Bush que des pays du sud". C'est-à-dire le choix entre "la société du vivre ensemble et celle du conflit permanent".

Interrogé sur le l’appel au rassemblement de la candidate avec les centristes, il estime qu'il n'est pas nécessaire pour soutenir quelqu'un au second tour d'avoir "des approches identiques sur tout".

"On est dans un moment de choix de société et de rassemblement, il faut rassembler pour gagner"."Je ne peux pas accepter que la France tombe dans la logique de l'affrontement".

Il se réjouit que Ségolène Royal lui ait confié une mission sur la mondialisation et la souveraineté alimentaire. "C'est un geste très important, ça introduit la dimension du rapport de la France au monde, c'est très nouveau de mettre cela dans le débat".

José Bové indique encore qu'il sera mardi au concert-meeting de soutien à Ségolène Royal au stade Charléty.

lundi 30 avril 2007

M. Sarkozy retarde de 40 ans

Les parachutes dorés et les patrons voyous seraient, selon M. Sarkozy, les fruits tardifs de la contestation soixante-huitarde. Mais Mai 68 n'a quand même pas inventé le capitalisme financier mondialisé !

M. Sarkozy oublie de dire que l'autorité, le travail, le mérite sont des valeurs républicaines que la droite a laissé choir.
En 1968, c'est la droite (à l'époque Edgar Faure) qui a supprimé l'éducation civique. C'est la gauche en 1985 (moi-même en tant que ministre de l'Education Nationale) qui l'a rétabli dans les écoles et les collèges.
C'est sous Valéry Giscard d'Estaing qu'on a institué les retraites anticipées à cinquante ans, dans la sidérurgie notamment. Casse que M. Sarkozy déplore aujourd'hui. Mais qui a fait d'Usinor une société luxembourgeoise, Arcelor aujourd'hui achetée par le groupe indien Mittal, sinon M. Mer, et les gouvernements auxquels appartenaient M. Sarkozy ? Celui-ci ferait bien d'en revenir à son bilan de 2002 à 2007.

La droite n'a aucun titre pour revendiquer le travail, le mérite, l'autorité. Elle a donné trop de mauvais exemples, à commencer par M. Sarkozy lui-même quand il a déclaré revenir au ministère de l'Intérieur en 2005 pour mieux se protéger de ses amis. Ce n'était pas là donner une grande leçon de ce qu'est le service de l'Etat !

M. Sarkozy fait diversion sur le terrain idéologique et croit pouvoir donner des leçons de morale républicaine à Ségolène Royal. Il retarde en fait de 40 ans. Il se croit en juin 1968 quand la droite pouvait gagner les élections en agitant l'épouvantail de quelques voitures brûlées à la télévision. Grâce à M. Sarkozy, le nombre d'incendies de voitures a doublé de 2002 à 2007 (de 22 000 à 45 000 par an). Si ce n'est la faute de mai 68, c'est celle de Voltaire et de Rousseau ! Permanence des vieux schémas réactionnaires…


Dimanche 29 Avril 2007
Jean-Pierre Chevènement

Interview de Ségolène Royal dans le Monde

Elle revient sur le débat avec François Bayrou : «C'est la démocratie qui en a tiré un bénéfice. C'est un événement inédit dans l'histoire politique française qu'un candidat placé au second tour de l'élection présidentielle propose un débat avec un candidat qui n'a pas été retenu au premier tour. J'ai pris cette initiative parce que cela correspond à l'idée que je me fais de la politique. C'est cohérent avec ce que je suis, ma façon différente de faire de la politique, le constat que j'avais fait de la crise démocratique, le score de François Bayrou, les messages qu'ont envoyés ses électeurs. J'ai retenu du premier tour une confirmation de ce que j'ai entendu dans les débats participatifs : les Français ont envie que la vie politique se rénove en profondeur et que l'on puisse dépasser les antagonismes bloc contre bloc. Le débat l'a montré. Une douzaine de fois, François Bayrou a manifesté son accord avec ce que je disais. Sans renoncer à la confrontation principale entre la droite et la gauche, il y a quelque chose à inventer, j'ai senti que le moment était venu. La politique a un besoin profond de rénovation. J'ai donné un contenu et une preuve à cette rénovation. »

« L'UDF a toujours gouverné avec la droite. Et, dans les collectivités territoriales, l'UDF ne vote jamais les budgets des régions, des départements ou des mairies de gauche, même s'ils sont bons. Le scrutin majoritaire à deux tours favorise la confrontation bloc contre bloc. C'est pourquoi il y aura une part de proportionnelle dans la réforme des institutions. François Bayrou, qui l'a vu de près, a fait un constat sur l'Etat UMP, sur le bilan et sur les dérives idéologiques et langagières de Nicolas Sarkozy. La création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, la théorie génétique pour les pédophiles, la façon dont sa campagne s'est brutalisée ont heurté une partie de l'électorat centriste. »

« La gauche n'est pas inquiète car je rassemble sur la base du pacte présidentiel. Les valeurs et les idées de ceux qui m'ont soutenue ne sont pas oubliées. Je les ai tous reçus ou contactés car je veux que leur idéal et leurs bonnes idées rejoignent le pacte. Compte tenu de la situation dans laquelle la France se trouve, il faut absolument lui éviter cinq années de droite dure. Quant au vote autour de François Bayrou, il est assez varié et toutes les motivations sont d'ailleurs respectables. J'ai pris acte de cette réalité-là sans la mépriser et j'ai pris l'initiative de sortir des schémas traditionnels. Par ailleurs, j'en ai assez de ce procès permanent où lorsque l'on se parle ou l'on dialogue, on est déjà suspect. Il est temps de passer à l'âge adulte de notre démocratie. »

« Maintenant, c'est à François Bayrou de se définir. Il a dit qu'il attendait le débat mercredi pour se déterminer. Et s'il vient sur la majorité présidentielle, il fera partie de la majorité présidentielle. Comme toutes les autres forces politiques qui ont appelé à voter pour moi. »

A propos de l’investiture promis par Nicolas Sarkozy aux députés UDF qui le rejoindraient, Ségolène Royal « laisse à d'autres ces débauchages et ces pressions. La bataille principale, elle est pour la France neuve et donc contre la droite dure, avec le bilan désastreux que le candidat sortant refuse d'assumer. C'est l'homme du passé et du passif. Il s'en prend à Mai 68 dans son discours de Bercy en oubliant que les ouvriers, qu'il découvre, ont obtenu les accords de Grenelle. Moi, je veux prendre le meilleur de chaque époque pour inventer la France de demain. »

Ségolène Royal invitée des 4 vérités.

Interrogée sur le meeting de Bercy de Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal répond : « je crois qu’hier on a encore assisté à un discours d’une grande violence, d’une grande brutalité, et je crois que ce n’est pas de cela dont la France a besoin aujourd'hui, la France a besoin d’être réconciliée, d’être apaisée. Les français ont besoin de se rassembler, pour pouvoir se relever, parce que la France est aujourd'hui entre de mauvaises mains, on le sait, la situation économique est difficile, l’emploi est dégradé, la précarité s’est creusée, et aujourd'hui, à la veille du 1er mai, à la veille de la fête du travail, mon combat principal c’est le combat pour le plein emploi et c’est le cœur du pacte présidentiel que je propose aux Français. »

« Lorsque j’entends Nicolas Sarkozy dire par exemple qu’il faut liquider « mai 68 », je pense que c’est un vocabulaire très violent, et lui qui découvre, en fin de campagne, les ouvriers avec les caméras, il devrait se souvenir que mai 68, c’est aussi 11 millions de gréviste qui ont obtenu les Accords de Grenelle, qui ont obtenu la section syndicale d’entreprise, qui ont obtenu la revalorisation de leurs salaires et en revalorisant les bas salaires, la France a été débloquée et la croissance a repris. Mai 68 c'est aussi le droit des femmes à accéder à la contraception, mai 68 c’est un vent de liberté contre une société qui était totalement verrouillée. Alors, bien sûr, il y a eu quelques excès, comme dans toutes les périodes tourmentées, mais on en est loin aujourd'hui. »

« Depuis, les choses ont été recadrées. J’ai été celle qui a fait un loi sur l’autorité parentale, donc tous les excès qui ont pu avoir lieu en mai 68 ont été aussi des formidables avancées par rapport aux conquêtes de liberté, d’autonomie, d’égalité hommes/femmes, de droit syndical, je le redisais à l’instant, et en même temps, aujourd'hui, les choses ont été recadrées, en tout cas en ce qui me concerne, vous le savez. Je défends la question de l’ordre juste, parce que, sans justice, l’ordre, on sait ce que ça devient : ça devient le pouvoir de puissants sur les plus faibles. »

Ségolène Royal attends du débat du 2 mai avec Nicolas Sarkozy « une clarification du choix qu’il y aura à faire. J’entends aussi que Nicolas Sarkozy accepte d’être mis devant ses responsabilités, en ce qui concerne son bilan gouvernemental, parce que la morale politique consiste aussi à rendre des comptes et je crois que ce moment là va permettre à la fois, va lui permettre à la fois de rendre des comptes, sur ce qu’il a fait, et de comparer les choix de société et les références de valeurs, entre lesquels les Français vont devoir choisir et entre les deux. »

« J’aurais mon grand rassemblement au Stade Charlety, le 1er mai. Ce qui est important dans l’évènement de Charlety, c’est que ce sont les artistes qui se sont mobilisés d’eux-mêmes et qui lancent ce grand concert de la fraternité, avec Yannick Noah, Renaud, Bénabar, Cali, Georges Moustaki, c'est-à-dire toutes les générations d’artistes et surtout tous ces artistes qui se sont aussi engagés dans des causes humanitaires et qui veulent une France où les Français ne se confrontent pas les uns contre les autres, mais où les Français apprennent, réapprennent, à vivre ensemble. »

Ségolène Royal sur Canal +

"Je n'oublie pas les candidats à gauche et les écologistes qui m'ont soutenue aussi dès le soir du 1er tour".

"J'entends parfois des propos de mépris à l'égard de l'extrême gauche. Mais moi, quand j'entends dire « nos vies valent plus que des profits », le slogan d'Olivier Besancenot, je suis d'accord avec cela. Lorsque j'entends que la mondialisation doit avoir des règles plus justes et notamment qu'il faut garantir la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres, je suis d'accord avec cela".

"Lorsque j'entends Arlette Laguiller dire qu'il faut respecter la dignité des travailleurs et que l'élection de Nicolas Sarkozy serait un danger pour les travailleurs les plus modestes et aggraverait la précarité. Je suis d'accord avec cela".

"Je travaille en rassemblant ceux qui pensent que la France peut se réformer en protégeant la dignité des hommes et des femmes".

Interrogée sur l’éventualité de prendre François Bayrou comme premier ministre, Ségolène Royal répond : "Je ne m'interdis rien. Je pense que ce n'est pas ce qui se passera mais je ne m'interdis rien sur le choix de mon Premier ministre". La candidate socialiste qualifie d'"utile" et d'"agréable" son débat avec le leader centriste. "J'ai discuté en toute transparence devant tout le monde avec François Bayrou, ce qui a fait apparaître des points forts de convergences", notamment sur un "Etat impartial".

Désormais "c'est aux électeurs d'en décider, ils sont libres".

Elle s'est dit "prête" à compléter son pacte présidentiel et "demain si je suis présidente de la République, toutes les bonnes idées seront utiles au pays car moi je ne prétends pas avoir la science infuse, je suis à l'écoute".

De François Bayrou, elle affirme que c'est "un homme qui a eu du cran pour faire ce qu'il a fait et qui sincèrement pense qu'on peut dépasser les clivages et les oppositions traditionnelles".

Questionnée sur la présence de ministres UDF au gouvernement, si elle est élue, elle a affirmé : "j'ai dit et je le confirme que tous ceux qui viendront sur le pacte présidentiel, qui viendront m'aider à redresser la France tous ceux là ont vocation à faire partie d'un gouvernement".

Ségolène Royal assure avoir déjà en tête le nom de son futur Premier ministre sans lui avoir "encore" dit. "Et en même temps, vous savez il y a beaucoup de talents, donc il y a aussi plusieurs possibilités, j'attends le verdict des Français".

A propos du débat avec Nicolas Sarkozy qui aura lieu mercredi, elle estime qu’ "il y aura une confrontation beaucoup plus nette, sans que quiconque puisse se poser en victime".

"Je crois qu'il faut accepter le débat démocratique, il faut accepter aussi de rendre des comptes sur son action politique sans crier tout de suite à l'agression. Je ne me sens pas du tout dans une posture de victime malgré les coups que j'ai reçus".





Ségolène Royal : Dimanche +, Canal + avec Laurence Ferrari - kewego
Ségolène Royal : Dimanche +, Canal + avec Laurence Ferrari - kewego

Ségolène Royal visite le centre hospitalier de Créteil.

Ségolène Royal a visité, en compagnie notamment du président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuf) Patrick Pelloux, le centre hospitalier Sud francilien à Corbeil, une structure de pointe qui rassemble les pompiers, un SMUR (service médical d'urgence et de réanimation), un hôpital et une maison de santé où travaillent des médecins libéraux.

"C'est quelque chose d'exemplaire que je souhaite voir se généraliser" déclare Ségolène Royal, en affirmant "son engagement pour le service public hospitalier". "Je veux que l'hôpital retrouve les moyens dont il a besoin pour assurer à tous les Français l'accès aux soins".

Elle regrette à cet égard que "les problèmes liés au drame de la canicule ne soient pas résolus", et que les crédits promis ne soient arrivés "qu'à hauteur de 45%".

"Avec moi, l'hôpital sera défendu et sera revitalisé parce que je pense que c'est l'un des fondements de notre pacte républicain". "L'hôpital public doit retrouver ses forces et ses moyens".

"L'hôpital public, au cours de ces dernières années, a perdu beaucoup de moyens. Il est en situation de grande fragilité"."Il faut que les Français aient un droit adapté aux soins sur l'ensemble du territoire national".

La candidate socialiste promet de renforcer les services d'urgence, de lancer "un plan de recrutement et de formation des infirmiers" dont "nous manquons cruellement" et veut aussi favoriser les conditions de travail des médecins qui font le choix de travailler dans le public.

Interrogée sur le sujet des fermetures de lits dans les services hospitaliers, elle répond que "non seulement il ne faudra plus fermer de lits, mais il faudra en ouvrir dans les services qui en ont besoin". "Je répondrai aux besoins".

"En aucun cas, il n'y aura de système de déremboursement ou de franchise". "Je ne suis pas d'accord avec cette façon de voir les choses: on n'a pas à rabattre sur le service public hospitalier".

Ségolène Royal s'indigne de voir des cliniques privées "achetées par des fonds de pension étrangers qui gagnent beaucoup d'argent". "Dans le domaine de la santé, certains réussissent à gagner beaucoup d'argent sur le dos de sa Sécurité sociale", observe-t-elle, notant "qu'il y a quand même là quelque chose qui ne va pas". "Dans la santé aussi, je crois qu'il faut remettre un ordre juste".

S'exprimant "à titre personnel", le Dr Pelloux confie: "J'ai voté François Bayrou au premier tour et je voterai Ségolène Royal au deuxième tour de l'élection présidentielle parce que je crois que le renouveau qui est affiché et l'attachement qui est affiché au service public et aux valeurs que je développe sont vraiment un élément important".

En tant que président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF), le Dr Pelloux souligne que "les conditions de travail s'aggravent de manière considérable" pour les médecins hospitaliers et qu'"au cours des cinq dernières années", "jamais on n'a fermé autant de services", notamment en chirurgie. Pour lui, il est "extrêmement positif" que Ségolène Royal ait souhaité rencontrer les médecins.

dimanche 29 avril 2007

La Ligue des droits de l’Homme appelle à voter et à faire voter, le 6 mai 2007, pour Ségolène Royal.

> 28 avril 2007 - Election présidentielle
Le 6 mai, barrons la route à l’autoritarisme, votons pour défendre les droits et les libertés

Communiqué de la LDH

Contre-pouvoir et association civique luttant contre l'arbitraire, l'injustice et l'intolérance, la Ligue des droits de l’Homme n’intervient dans le débat électoral que si le bon fonctionnement de la démocratie, l'effectivité de la citoyenneté et le respect des principes de liberté, d'égalité et de fraternité sont en jeu.



Nous venons de vivre cinq années de régression des libertés, de l’égalité et de la fraternité. Tous les pouvoirs ont été accaparés par un seul courant politique. L’autoritarisme, le recours aux moyens d’exception ont accompagné le renforcement du contrôle social, le choix du tout répressif, le recul des droits des justiciables, les attaques contre l’indépendance des juges. L’insécurité sociale a été renforcée pour les plus faibles, la protection sociale fragilisée, la précarité du travail encouragée. Les « marginaux », les « différents », les jeunes des quartiers défavorisés, ont été traités en boucs émissaires, les étrangers traqués jusque dans les écoles maternelles, les familles les plus démunies sanctionnées pour leur pauvreté.



Si Nicolas Sarkozy se voyait confier la plus haute charge de l’Etat, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas : loi durcissant encore la répression pénale, nouvelle loi anti-étrangers, contrat de travail « unique » se substituant au CDI, sans parler du ministère de l’« identitaire » et de l’immigration… Il est de notre devoir d’alerter les citoyennes et les citoyens de ce pays : la poursuite et l’amplification de la politique menée depuis cinq ans ne serait pas un «rêve» mais un cauchemar. Nous ne voulons pas d’une démocratie muselée qui, parce qu’elle laisserait sur le bord de la route des millions de personnes, attiserait le communautarisme, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie et ouvrirait la voie aux révoltes sociales.



Nous voulons une autre France : fière de sa diversité, soucieuse que chacun puisse réaliser ses aspirations, porteuse des libertés et rénovant sa démocratie. La France n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle met ses actes en accord avec son ambition séculaire de voir tous les droits valoir pour tous. Pendant qu’il en est temps, la LDH appelle les électeurs à choisir la solidarité et non la peur, le respect et non les menaces, l’égalité et non les discriminations.



La Ligue des droits de l’Homme appelle à voter et à faire voter, le 6 mai 2007, pour Ségolène Royal.



Paris, le 28 avril 2007.

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Dialogue Ségolène Royal / François Bayrou






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