mardi 8 mai 2007

Ségolène Royal engage une offensive pour s'assurer le leadership du PS


PARIS (AFP) - Une bataille est engagée entre Ségolène Royal et d'autres ténors du PS pour s'assurer le leadership sur le parti, fixer les contours de sa refondation et trancher la question d'éventuelles alliances au lendemain de la lourde défaite à l'élection présidentielle.

Néanmoins les hostilités ne seront pas ouvertes lors du bureau national du PS mardi soir, le premier secrétaire du PS, François Hollande s'étant efforcé de calmer le jeu en proposant un fonctionnement "collectif" de la conduite de la campagne législative.
Ce dispositif "donnera une place à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn ainsi qu'à d'autres", selon plusieurs responsables socialistes.

Dès dimanche 20H00, Ségolène Royal a cherché à prendre la direction des opérations et à se poser en architecte d'une nouvelle maison de la gauche, affirmant que dans sa campagne "quelque chose s'est passé qui ne s'arrêtera pas". "Vous pouvez compter sur moi pour approfondir la rénovation de la gauche et la recherche de nouvelles convergences au-delà de ses frontières actuelles".
"Si on gagne, on ne s'arrête pas, si on ne gagne pas, on continue", avait confié Mme Royal à quelques journalistes, dimanche à Melle.
En dépit du score le plus bas depuis 1965 au second tour d'une présidentielle, pour un socialiste, ses partisans font bloc. "La gauche a désormais une grande dirigeante", a déclaré le porte-parole du PS Julien Dray.
François Rebsamen, co-directeur de campagne de la candidate, a préconisé "une rénovation idéologique profonde, pour prendre le virage amorcé par Ségolène Royal". De son côté M. Hollande a jugé devant le BN qu'une "refondation, une reconstruction" quel que soit le nom utilisé, était "nécessaire".
Pour les législatives, le PS devra trancher la question d'une alliance éventuelle avec le "Mouvement démocrate" que veut créer François Bayrou. Mme Royal en est partisane sur le principe, d'où sa déclaration sur le dépassement "des frontières actuelles" de la gauche.
Les jospinistes et la gauche du parti y sont résolument hostiles. "On n'a pas vocation à aider à la création du Mouvement démocrate", souligne Harlem Désir (jospiniste). Strauss-kahniens et fabiusiens attendent de voir la plate-forme programmatique du parti de M. Bayrou. Ils soulignent que "la refondation idéologique du PS ne doit pas être subordonnée à la question des alliances".

L'offensive "royaliste" n'est pas du goût de tous. "L'objectif était de conquérir l'Elysée, ce n'était pas de marcher sur Solferino", siège du PS, a glissé Laurent Fabius.
Le leadership de Mme Royal "ne coule pas de source", estime le strauss-kahnien Laurent Baumel. "On ne peut pas interpréter un score de 47% comme une étape encourageante vers de futurs succès", ajoute-t-il.

"Personne n'est en situation de se proclamer leader", renchérit Harlem Désir, qui juge "déplacée" l'attitude de Mme Royal.
Pour tous ceux-là, les socialistes doivent "serrer les rangs" pour aborder au mieux les élections législatives. "Rester unis", a déclaré lundi la battue du 6 mai.

M. Hollande a averti qu'il "ne tolérerait" aucun "règlement de comptes" au PS. Il entend rester en fonction, assurant que "(sa) responsabilité c'est d'amener tout le monde dans cette bataille" des législatives. Mais il est affaibli par l'échec de Ségolène Royal, sa compagne.

Dominique Strauss-Kahn a ainsi porté un jugement "sévère" sur "le fonctionnement du parti socialiste depuis cinq ans".

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