vendredi 27 avril 2007

Nicolas Hulot donnera sa voix à Ségolène Royal

L’article du Parisien / Aujourd’hui en France affirme que Nicolas Hulot donnera sa voix à Ségolène Royal le 6 Mai prochain. Il a affirmé selon le quotidien que notre candidate est la plus complète et la plus précise quant à ses propositions sur le thème de l’écologie : « Ségolène Royal a ratifié 80 % du Pacte écologique, Nicolas Sarkozy 40 %. Et comme j’ai toujours dit que je me déterminerais personnellement en fonction du taux d’adhésion des candidats au Pacte, à vous d’imaginer pour qui je voterai. »
Le programme de Ségolène Royal a été noté 16/20 par l'"Alliance pour la planète", un collectif d’associations écologiques dont fait partie la Fondation Hulot contre une note de 08/20 pour le programme de Nicolas Sarkozy.





Les engagements de Ségolène Royal rejoignent les propositions de l’Alliance en termes d’objectifs tout comme de moyens sur la rénovation des logements anciens, la réglementation thermique, le financement des transports en commun et de développement des énergies primaires (1, 2, 3, et 5).
Toutefois elle ne prend pas position sur la demande de moratoire concernant les projets autoroutiers (4).

Elle s’engage par écrit à ce que la suspension du projet de nouveau réacteur EPR soit appliquée pendant les débats qu'elle engagera sur cette question (6)

En matière de gestion des déchets, les objectifs fixés par la candidate sont inférieurs à ceux escomptés. En effet, si la candidate propose bien un moratoire sur la construction de nouveaux incinérateurs d'ordures ménagères, les moyens proposés pour développer la collecte sélective de l'ensemble des déchets ménagers ne satisfont pas l'objectif du traitement de 80% vers des procédés (8).

Concernant la fin de l'artificialisation et de la dégradation des milieux naturels et ruraux (10), les objectifs sont repris et certains moyens sont proposés. La candidate s'attachera à renégocier la PAC vers la réinstauration de la biodiversité, tout en réformant le code des marchés publics en insérant une clause préférentielle de performance environnementale (Par ailleurs elle soutient la création d'un grand réseau écologique) (11).

Néanmoins la question de la suppression complète des aides publiques aux activités portant préjudices aux milieux naturels et à l'environnement n'est pas directement abordée (12).

Concernant la responsabilité des entreprises (13), si l'objectif poursuivi est bien de mettre en application le principe pollueur payeur, les moyens retenus sont en décalage avec les propositions de l'Alliance. Elle propose bien d'étendre l'obligation d'information des grandes entreprises sur l'impact de leurs activités mais sans pour autant alourdir le régime de responsabilité des dirigeants par rapport à la sanction déjà prévue par la directive communautaire.

L'objectif d'une écotaxe est repris mais ses modalités ne sont pas suffisamment précises pour correspondre complètement à la mesure proposée par l'Alliance (14)

Par ailleurs, favorable à un moratoire sur les OGM et à l'interdiction de l'usage des CMR, les moyens qu'elle propose pour interdire toute substance chimique reconnue dangereuse pour la santé et l'environnement, dans une application rigoureuse du règlement REACH, vont dans le sens des mesures proposées par l'Alliance (15 et 18).

Le lancement d'un programme national de recherche épidémiologique est retenu mais les moyens à engager ne sont pas précisés (16).

En matière d'agriculture les objectifs de conversion des terres agricoles en agriculture biologique sont repris et des moyens sont proposés (17).

Dans l'ensemble, les objectifs de coopération et de co-développement plus favorables aux pays du Sud (19) et de meilleure distribution de l'Aide Publique au Développement (20) sont repris et des moyens mis en œuvre.
Par ailleurs, la candidate propose la mise en place d'une politique visant à protéger les pays du Sud par, notamment, la suppression des subventions de l'OMC vers les pays du Nord et une meilleure gestion des capacités de pêche (21). Cependant il manque encore beaucoup de précisions sur les modalités de mise en œuvre.

Concernant l'éducation, la formation et la sensibilisation du public sur les solutions à la crise écologique (22), l'objectif est repris et des moyens sont apportés comme la mise en place de nouvelles filières scolaires, de nouveaux métiers et d'une adaptation des programmes.

Concernant la publicité si la candidate reprend bien l'idée d'une éthique de la publicité bannissant les usages infondés de l’argument écologique et réglementant la promotion des produits les plus polluants, elle ne s'engage pas concrètement à réformer l'actuel Bureau de Vérification de la Publicité pour le transformer en autorité administrative indépendante (23).

L'objectif de rendre l'Etat exemplaire dans sa gestion comme dans ses achats est intégré. La candidate propose ainsi un certain nombre de mesures comme l’engagement des administrations et entreprises publiques et des grandes entreprises françaises à remplacer progressivement leurs flottes captives par des véhicules économes ou encore l'adoption d’objectifs HQE (Haute qualité environnementale) dans la totalité du parc immobilier public (logements sociaux, écoles, hôpitaux …) mais les moyens proposés restent encore insuffisants (24).

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